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Nouveau blog
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Merci aux membres du comité Arnaud, Hervé, Camille ,Sophie, Fanny, Christophe, ma grande amie Laurence et Marion (et tous les autres membres d'Agir Pour Ingrid).

Un gros merci à mes collègues d'Arcachon.
Ma très patiente et sensible directrice Sabine, mes adorables collègues Audrey et Sandra et ma petite Soeur Christelle et à l'ensemble du personnel du SIBA ainsi qu'aux élus du Bassin d'Arcachon et de Gironde.

Et aussi merci de vous avoir croisé vos chemins (spirituellement) Fabrice, Mélanie et Lorenzo et mon plus profond respect à vous Ingrid Betancourt. Nous devons continuer, vivre c’est s’engager

Encore un grand merci pour Sabine, Christelle et laurence, sans ma "maman", ma "petite soeur" et ma "jumelle" je n'aurais pas pu faire cela, vous m'avez donner un équilibre et vous m'avez rattraper quand j'ai perdu le cap, sans vous je n'aurais pas pu me relever aussi rapidement, ce comité m'a permis de faire de très belle rencontre de voir de belle personne.

Dans chacune de vous je retrouve de la dignité, du courage et la determination, les valeurs d'une certaine personne...

Merci Sabine, j'attends tes récits...
Merci Christelle, je reçois ta gentillesse...
Merci Laurence, je t'attends...

bonne route à tous, ce fut un beau moment...

Mais nous avons un nouveau combat

3 mai 2008

"regain d'espoir" après la mission B.Kouchner (Astrid Betancourt)

PARIS, 2 mai 2008 (AFP)
La tournée du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner en Colombie et dans la région a fait naître un "regain d’espoir" pour une future libération des otages dont fait partie Ingrid Betancourt, a estimé vendredi sa soeur Astrid Betancourt.
"J’ai, en ce qui me concerne, un regain d’espoir après la mission de Bernard Kouchner" en Colombie, Equateur et Venezuela, a affirmé Astrid Betancourt, interrogée par l’AFP, soulignant avoir relevé "plusieurs éléments positifs". La visite au président colombien Alvaro Uribe "a permis à la France de clarifier la stratégie à suivre pour la libération" de la Franco-colombienne Ingrid Betancourt, otage de la guérilla marxiste des Farc depuis plus de six ans, a-t-elle expliqué. Selon elle, cette stratégie "ne peut plus s’articuler sur un gouvernement et un président colombiens qui ont pris des engagements ambigus ou non tenus" concernant la crise des otages. Alors que M. Uribe n’a jamais écarté un sauvetage militaire des otages, "cette visite a aussi été l’occasion de rappeler la mise en garde de la France à la Colombie" contre toute solution armée qui aboutirait à la mort des otages, a-t-elle souligné. Pour Astrid Betancourt, l’entretien entre M. Kouchner et le président vénézuélien Hugo Chavez a "permis de relancer sur des bases concrètes la dynamique de négociation qui avait été interrompue" début mars, après la mort du numéro 2 des Farc, Raul Reyes, tué dans un raid de l’armée colombienne en territoire équatorien. La guérilla des Farc, en lutte contre les autorités colombiennes depuis 1964, entend échanger 39 otages, dont Ingrid Betancourt, qu’elle considère comme des "prisonniers politiques", contre 500 guérilleros emprisonnés. Selon Astrid Betancourt, M. Chavez reste "incontournable" et "la France qui est médiateur se doit d’utiliser tous les canaux susceptibles d’aboutir à une négociation avec les Farc". M. Kouchner a reconnu vendredi, au retour de sa tournée en Colombie, Venezuela et Equateur, ne pas être "très optimiste" sur les chances d’une libération à court terme d’Ingrid Betancourt, tout en affirmant que son voyage avait été "utile".

2 mai 2008

Nicolas Sarkozy a demandé à Hugo Chavez une "nouvelle initiative"

Le Venezuela a annoncé vendredi que le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait remis cette semaine au président Hugo Chavez une lettre de Nicolas Sarkozy le remerciant de ses efforts dans le dossier des otages des FARC et lui demandant "une nouvelle initiative". Hugo Chavez s'est engagé à "continuer" ses efforts.
A Paris, l'Elysée a confirmé que Bernard Kouchner avait remis une lettre du chef de l'Etat à Hugo Chavez, ainsi qu'aux présidents colombien Alvaro Uribe et équatorien Rafael Correa lors de sa visite en Amérique du Sud en début de semaine.
Dans sa lettre en espagnol à Hugo Chavez, datée du 27 avril, Nicolas Sarkozy remercie le président vénézuélien pour son rôle dans la libération de six otages colombiens des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) cette année, libération "qui n'aurait pu avoir lieu sans (son) intervention directe", selon la copie du courrier diffusée vendredi par Caracas.
Soulignant qu'il y a "urgence" concernant l'état de santé d'Ingrid Betancourt, le président français demande à Hugo Chavez de poursuivre ses efforts de médiation avec les FARC.
"Nous ne pouvons vraiment avancer si nous ne savons pas exactement quelle est la position des FARC", écrit-il, demandant au président vénézuélien "d'utiliser toute (son) influence, qui est grande, pour trouver les moyens d'une nouvelle initiative, sur la base de laquelle nous pourrons faire des propositions à la communauté internationale".
Selon Nicolas Sarkozy, les informations collectées par la récente mission médicale française en Colombie "confirment l'état de santé préoccupant d'Ingrid Betancourt". "Quelle que soit la maladie dont elle souffre, sa faiblesse générale la rend plus vulnérable", souligne-t-il.
Selon le communiqué du gouvernement vénézuélien, Hugo Chavez a en retour "reconnu la complexité de la situation en Colombie, qui s'est aggravée depuis la mort de Raul Reyes", dirigeant des FARC tué lors d'une opération colombienne en territoire équatorien le 1er mars dernier.
Toutefois, Hugo Chavez a assuré Bernard Kouchner de sa "ferme intention" de "continuer à travailler ensemble pour la libération de tous les otages civils, comme premier pas vers l'échange humanitaire". AP

Bernard Kouchner "pas très optimiste", mais juge "utile" sa tournée

PARIS, 2 mai 2008 (AFP)

Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a reconnu vendredi ne pas être "très optimiste" sur les chances d’une libération à court terme de l’otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, tout en affirmant que sa tournée sud-américaine avait été "utile".
"Je ne suis pas très optimiste" sur les chances d’une libération à court terme de Mme Betancourt, a reconnu M. Kouchner sur la radio privée RTL. "Mais je crois que ce que nous avons fait en reprenant contact avec les trois pays, c’était notre travail", a-t-il poursuivi. M. Kouchner a effectué de lundi à mercredi un voyage en Colombie, en Equateur et au Venezuela pour tenter de renouer le dialogue entre ces trois pays, dans u contexte de discorde régionale, et faire avancer le dossier des otages de la guérilla colombienne des Farc. "Nos contacts avaient été coupés (...) Il nous faut reprendre le fil de nos contacts", a dit le chef de la diplomatie française. "Je pense que cela a été très utile", a-t-il affirmé. "Ce qui est très important, c’est que maintenant, (la question des otages) concerne toute l’Amérique latine. Ca concerne les présidents, les administrations, mais aussi les rues, les gens qui savent ce que nous faisons nous applaudissent", a-t-il ajouté. Ingrid Betancourt est otage des Farc depuis février 2002. La guérilla marxiste souhaite obtenir la libération de 500 guérilleros emprisonnés en échange de 39 otages dits "politiques", dont trois Américains et Mme Betancourt.

N.Sarkozy demande à H.Chavez de poursuivre sa médiation

Le président français Nicolas Sarkozy a demandé à son homologue vénézuélien Hugo Chavez de poursuivre sa médiation auprès de la guérilla colombienne des Farc dans le but d'obtenir la libération d'autres otages, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, dans une lettre en espagnol dont l'AFP a obtenu une copie.
"Utilisez toute votre influence, qui est grande, pour trouver les moyens d'une nouvelle initiative à partir de laquelle nous pourrons faire des propositions à la communauté internationale", écrit M. Sarkozy dans la lettre qui a été remise mercredi à Caracas à M. Chavez par le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.
Dans cette lettre, le président français estime qu'"il y a urgence". Selon lui, l'équipe médicale envoyée par la France en Colombie le mois dernier a reçu des informations qui "confirment le préoccupant état de santé de (Ingrid) Betancourt".
"Dans ce contexte, nous ne pouvons pas réellement avancer si nous ne savons pas exactement quelle est la position des Farc", insiste Nicolas Sarkozy.
Dans un communiqué joint à la copie de la lettre, le président vénézuélien reconnaît que la situation en Colombie est "complexe", surtout depuis la mort du N.2 des Farc Raul Reyes lors d'un raid aérien colombien en Equateur.
Réaffirmant que ce raid lui avait fait perdre ses contacts avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), Hugo Chavez promet de travailler avec la France "pour la libération de tous les otages civils, premier pas pour un échange humanitaire".
Le président Chavez a déjà obtenu la libération sans contrepartie de six otages des Farc, en janvier et février.
Paris reste convaincu que M. Chavez est la seule option disponible pour résoudre la crise des otages et obtenir enfin leur libération, ce à quoi s'oppose fermement le président colombien Alvaro Uribe.
La guérilla réclame la libération de 500 rebelles emprisonnés en échange de celle de 39 otages dits "politiques", dont trois Américains et Ingrid Betancourt capturée en février 2002.
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s'est rendu récemment en Colombie, en Equateur et au Venezuela afin de relancer le dialogue entre ces pays pour obtenir la libération de l'otage Ingrid Betancourt.

L'interview du numéro 2 des FARC


Que veulent exactement les FARC, en échange de la libération d'Ingrid Betancourt et des autres otages?

Pourquoi, selon elles, les négociations n'avancent-elles pas?

Quel rôle envisagent-elles pour Hugo Chavez?

Le magazine argentin "Perfil" a publié dimanche dernier une interview exclusive avec le numéro deux des FARC, Ivan Marquez, recueillie par le secrétaire général du Parti communiste argentin, "quelque part dans la forêt colombienne".

Marquez est le successeur de Raul Reyes, celui qui menait les négociations avec la France et qui a été tué par les forces colombiennes il y a quelques semaines.


Q : [Sur la mort de Raul Reyes]

Ivan Marquez : C’est un coup très dur pour les FARC. Il s’agissait d’un commandant très précieux, qui est tombé en cherchant un chemin pour une solution politique à la situation des prisonniers de guerre en Colombie. L’échange est indispensable pour ouvrir les portes de la paix en Colombie. (…)
L’assassinat de Paul Reyes a dynamité l’architecture de la négociation construite par le président Chavez et la sénatrice Piedad Cordoba. Ils ont obtenu des choses impensables en très peu de temps, des résultats encourageants comme la libération de cinq congressistes capturés par les FARC dans le cours de la guerre.
Mais après [la mort de Reyes] nos possibilités de continuer de libérer les autres personnes sont closes pour l’instant.

Q : Quelle ingénierie politique, militaire et diplomatique pourrait rouvrir les voies de la négociation?

I. Marquez : Il ne reste que le retrait militaire pendant 45 jours de Pradrera et de Florida, les deux municipalités du département de Valle. Nos porte-parole disent cela depuis plus de trois ans.
Dès que le gouvernement de Colombie décrétera le retrait militaire de ces deux municipalités, nous enverrons un groupe de guérilleros vérifier que ce retrait a bien eu lieu. Et si tel est le cas, nos porte-parole iront attendre les contreparties du gouvernement [la libération des prisonniers des FARC] en territoire colombien.
Et dès que nous aurons reçu les guérilleros libérés nous remettrons au gouvernement les gens qui sont avec nous [ie les otages].

Q : Combien de membres des FARC sont en prison ?

Y. Marquez : Nous voulons faire sortir environ 500 guérilleros mais Uribe [le président colombien] impose des conditions trop restrictives.
Il refuse le retrait militaire que nous proposons. Il ne veut pas non plus que les guérilleros libérés à la suite d’un éventuel accord puissent rentrer dans la montagne. Ils devraient être transférés dans un pays outre mer, ce qui est une condition inacceptable pour un révolutionnaire.

Q : La mère d’Ingrid Betancourt a accusé le gouvernement colombien de mener des opérations qui, selon elle, perturbent sérieusement la libération de sa fille. Elle a même déclaré que le gouvernement colombien agit de manière brutale sur la population civile. Elle a dit aussi publiquement à Caracas qu’elle ne se sentait pas en sécurité en Colombie. Elle ajoute que la campagne médiatique concernant la santé de sa fille [qui serait meilleure qu’on ne le dit] pourrait être une manoeuvre destinée à justifier des actions qui auraient pour conséquence la mort de sa fille. Qu’en penses-tu ?

Y. Marquez : Les appels humanitaires des parents de prisonniers n’importent pas à Uribe. (…) Tous les jours, il donne des ordres à ses généraux pour qu’ils tentent de libérer les prisonniers dans le feu et le sang. C’est une attitude irresponsable. (…)
L’attitude de Madame Yolanda Pulecio, la mère d’Ingrid, a été très valeureuse (…) Elle voit dans Hugo Chavez l’unique espoir et elle a raison parce que Chavez a fait des efforts désintéressés pour parvenir à cet échange de prisonniers. (…)

Q : [Uribe] l’accuse de vous financer.

Y. Marquez : Il ment quand il dit que nous recevons des armes et des dollars du Venezuela. Si c’était le cas, nous aurions renversé son gouvernement mille fois.

Q : Qu’en est-il de l’avion médical ? Le gouvernement français a-t-il pris contact avec vous ?

Y. Marquez : Non. Le contact c’était Raul Reyes.
En janvier, la Croix Rouge nous a demandé d’accepter qu’une mission médicale vienne s’occuper des prisonniers dans les profondeurs de la forêt. Mais nous leur avons expliqué pourquoi cette proposition n’était pas viable à cause des risques militaires que nous entourerions en donnant les coordonnées géographiques du lieu.
Nous avons intérêt à préserver la vie de nos prisonniers de guerre. Quand les Farc seront reconnues comme forces belligérantes, les conditions seront différentes pour l’accueil d’une telle mission. (…)

Aida Duvaltier : otage franco colombienne retouvée morte

Pour répondre à certaines critiques et aux mesonges de certains auteurs de livre à sensatation
Les restes d'un otage franco-colombien, Aida Duvaltier, une femme enlevée en 2001 à l'âge de 67 ans par un petit groupe de guérilla, ont été retrouvés en Colombie, a annoncé dimanche la police à Bogota.Le corps en état de décomposition avancée a été découvert près de la localité de Quinchia, à 450 km à l'ouest de Bogota, et transféré à l'institut médico-légal pour autopsie. En octobre dernier, la famille de la victime avait une nouvelle fois cherché à retrouver sa trace en faisant larguer depuis un petit avion sur la région de Quinchia quelque 50.000 tracts demandant des informations sur l'otage. Selon la police, c'est un guérillero repenti qui a mené les policiers sur le site où le cadavre a été découvert. Cet ancien membre de l'Armée populaire de libération (EPL) a affirmé qu'Aida Duvaltier était morte au bout de dix mois de séquestration. L'enlèvement avait eu lieu en mars 2001 alors que la victime se trouvait avec son mari Jean-Marie Duvaltier dans leur ferme à Arma, un village de cette région de plantation de café dans l'ouest du pays. Trois hommes armés avaient fait irruption dans la ferme pour enlever en fait Jean-Marie Duvaltier, un dessinateur industriel de 73 ans, originaire d'Epernay (nord-ouest de la France), installé en Colombie depuis 40 ans. Faisant valoir que son mari était malade, Aida Duvaltier avait proposé aux ravisseurs de la prendre en otage à sa place, selon le récit fait par leur fille Maria Elena Duvaltier, une avocate de 43 ans. Trois mois après le rapt, M. Duvaltier avait versé une rançon aux ravisseurs membres de l'EPL, un groupuscule maoïste d'environ 400 rebelles. Une autre demande de rançon avait suivi, refusée par la famille qui avait perdu tout contact avec les ravisseurs environ un an après l'enlèvement. - Un militaire kidnappé par les FARC en 1998 meurt en captivité :
Le capitaine Julio juillet Ernesto Guevara Castro, qui avait été kidnappé par les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) le 1 novembre 1998 pendant une attaque de la guérilla, est mort en captivité. Le militaire est décédé il y a quelque trois semaines à la suite d'une maladie grave. Agé de 39 ans, il laisse derrière lui une fille de 14 ans. La dernière preuve de survie qu'avaient reçue ses parents date de février 2003. Les parents du capitaine Guevara sont dans l'attente d'un communiqué officiel pour voir comment ils pourraient récupérer le corps, selon le journal El Tiempo. "C'est difficile à comprendre... sept longues années d'attente pour en finir comme cela', a déclaré la mère du militaire quand on lui a appris les tragiques nouvelles. La dernière fois qu'elle avait eu des nouvelles de son fils, c'était il y a trois ans : elle avait reçu une petit mot griffonné sur une demi - feuille de cahier. Madame de Guevara espère que le décès de son fils puisse servir à ce que le Gouvernement et les FARC arrivent enfin à un accord pour la libération des kidnappés. 'Sept années de souffrance sont suffisantes pour savoir qu'aucun homme en captivité ne peut pas toujours rester en bonne santé ', a-t-elle ajouté. 'Dieu veuille qu'il soit le seul mort parmi les kidnappés et que ceci soit une étape pour que les parties se mettent d'accord et comprennent que cela n'en vaut pas la peine ', a-t-elle dit en ajoutant qu'elle acceptait le décès de son fils, qu'elle a qualifié de 'repos pour lui'. 'Ce que je n'accepte pas, ce sont les circonstances dans lesquelles il est décédé'. Plus de 2.800 personnes sont actuellement retenues en otage à travers le pays, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, ancienne candidate des Verts à la présidence colombienne, enlevée le 23 février 2002 par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC)...

1 mai 2008

B.Kouchner rencontre Chavez à Caracas, pas d'annonce d'engagement

CARACAS (AFP)

Après la Colombie et l'Equateur, le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a achevé mercredi sa tournée sud-américaine au Venezuela, où il s'est efforcé, apparemment en vain, de convaincre le président Hugo Chavez de relancer sa médiation en faveur des otages des Farc.

"Avec le président Chavez nous avons parlé du sort des otages, d'Ingrid Betancourt, mais aussi du sort de tous les otages, en particulier civils", a brièvement déclaré M. Kouchner à l'issue de cet entretien à Caracas.
"J'espère et je veux croire que ces trois jours ont été et seront utiles pour la résolution de cette triste et douloureuse affaire", a-t-il ensuite ajouté, en guise de bilan après une tournée particulièrement délicate en raison des tensions entre ces trois pays.
"Le ministre français a reconnu les efforts du président Hugo Chavez dans la libération de plusieurs otages des Farc et lui a demandé de reprendre son travail de médiateur", a indiqué de son côté un porte-parole du gouvernement vénézuélien, sans donner davantage de précision.
Paris reste convaincu que M. Chavez est la seule option disponible pour résoudre la crise des otages et obtenir enfin leur libération, à commencer par celle d'Ingrid Betancourt, l'ex-candidate à la présidence colombienne qui détient aussi la nationalité française.
"Nous n'avons jamais caché, et certainement pas au président colombien Alvaro Uribe, que le président Hugo Chavez a joué un rôle important (ndlr: en obtenant la libération de six otages depuis le début de l'année) et s'il peut encore jouer un rôle important, tous, nous nous en féliciterions", avait déclaré le ministre français à la presse mardi soir à l'aéroport de Bogota où il faisait une courte escale avant de se rendre à Caracas.
Cette conviction a encore été renforcée après les déclarations d'Ivan Marquez, un des chefs des Farc, publiées dimanche par un journal argentin et dans lesquelles il assure que le dirigeant vénézuélien est le "seul espoir" pour faire libérer Ingrid Betancourt.
Mais la France s'oppose jusqu'à présent au refus catégorique de la Colombie de voir son voisin jouer à nouveau un rôle auprès de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) auprès de laquelle M. Chavez avait obtenu la libération de ces six otages sans contrepartie.
Le président colombien Alvaro Uribe, qui a reçu M. Kouchner à Bogota, a d'ailleurs réaffirmé mardi soir qu'il n'était pas question de relancer la médiation du président vénézuélien dans l'affaire des otages. M. Uribe avait brusquement mis fin à une mission de son homologue vénézuélien en novembre, l'accusant "d'ingérence" dans les affaires colombiennes.
M. Chavez avait de plus souligné, avant même l'arrivée de M. Kouchner, que ses contacts avec les Farc avaient été "pulvérisés" après le raid colombien en Equateur le 1er mars dans lequel le numéro deux de la guérilla colombienne, Raul Reyes, avait été tué.
Ce raid avait provoqué une grave crise diplomatique entre d'un côté la Colombie soutenue par les Etats-Unis, de l'autre l'Equateur et le Venezuela. A la suite de la mort de Reyes, les Farc ont interrompu tout contact avec l'extérieur.
Ivan Marquez a par ailleurs confirmé dans cet entretien publié dimanche qu'il n'y avait "aucun contact" avec le gouvernement français, après l'envoi infructueux début avril d'un avion médicalisé et d'émissaires pour secourir Ingrid Betancourt.
La France a néanmoins fait savoir qu'elle continuerait à rechercher d'autres contacts avec les Farc, comme l'a confirmé M. Kouchner à l'issue d'une rencontre à Quito avec le président socialiste équatorien Rafael Correa.
La guérilla réclame la libération de 500 rebelles emprisonnés en échange de celle de 39 otages dits "politiques", dont trois Américains et Ingrid Betancourt capturée en février 2002

30 avril 2008

fin de mission pour Bernard Kouchner

Le chef de la diplomatie française a achevé mercredi sa mission sud-américaine sur les otages des Farc par le Venezuela
Bernard Kouchner devait rencontrer le président vénézuélien Hugo Chavez, qui a servi de médiateur avec la guérilla colombienne jusqu'à son éviction des pourparlers en novembre par le président colombien Alvaro Uribe.Cette étape dans la capitale vénézuélienne était la dernière de la tournée sud-américaine du ministre français, après Bogota et Quito.
Lundi à Bogota, Bernard Kouchner a rencontré le président colombien, à qui il a remis une lettre. Mais Alvaro Uribe a prévenu qu'aucune surprise n'était à attendre, lui réaffirmant qu'il n'était pas question de relancer la médiation du président vénézuélien dans l'affaire des otages.La guérilla colombienne des Farc exige la libération de 500 des siens en l'échange de 39 otages dits "politiques", dont la franco-colombienne Ingrid Betancourt.La présidence colombienne a fait savoir qu'un retour à une médiation d'Hugo Chavez était exclu. Alvaro Uribe avait mis fin en novembre 2007 à une médiation du président vénézuélien, l'accusant "d'ingérence" dans les affaires colombiennes.Bernard Kouchner avait entamé lundi une mission visant à relancer le dialogue pour la libération d'Ingrid Betancourt. Il voulait tenter de relancer le dialogue entre la Colombie et ses voisins du Venezuela et d'Equateur afin d'obtenir la libération de l'otage franco-colombienne retenu par les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie). Le dialogue est rompu entre les Farc et le gouvernement colombien depuis que le numéro deux de la guérilla, Raul Reyes, a été tué dans un raid de l'armée colombienne en Equateur, le 1er mars. Ce raid a provoqué une grave crise diplomatique entre la Colombie, soutenue par les Etats-Unis, d'un côté, l'Equateur et le Venezuela de l'autre."Ce voyage de trois jours de Bernard Kouchner n'a qu'un seul objectif : alléger les tensions entre Bogota, Quito et Caracas pour créer une ambiance favorable pouvant bénéficier aux otages", a commenté le quotidien de référence colombien El Tiempo. "Tout semble indiquer que Kouchner insistera auprès du président du Venezuela pour qu'il reprenne sa médiation avec les Farc", a ajouté El Tiempo. Dans un éditorial, samedi, ce journal a toutefois accusé de "légèreté" le président français Nicolas Sarkozy dans le dossier Betancourt, en le qualifiant de "débutant". "La Colombie a souffert des caprices" du président français, a estimé El Tiempo. "Sarkozy a d'abord demandé à Alvaro Uribe de libérer un dirigeant des Farc (ndlr: Rodrigo Granda, début juin 2007). Puis il a envoyé (début avril) un avion ambulance pour secourir Ingrid Betancourt sans avoir pris contact avec les preneurs d'otages", a rappelé le quotidien.Chavez, pièce maîtresse"Il faut remettre dans le jeu Hugo Chavez. Le dossier était bloqué depuis des années. Les seules avancées (ndlr: preuves de vie des otages et libérations de six otages), c'est à Chavez qu'on les doit. C'est le moment de lui dire à quel point il est nécessaire et on compte sur lui", affirmaient ces derniers jours des sources diplomatiques françaises. "Si Kouchner arrive à convaincre Uribe et Chavez, la France aura alors de fortes chances pour qu'Ingrid et les autres otages soient libérés", a indiqué à l'AFP l'ancien député de gauche Leon Valencia, directeur d'une Fondation d'étude des crises, Nouvel arc-en-ciel.Dans son plus récent communiqué, l'agence Anncol, proche de la guérilla, estime que l'actuelle priorité pour les Farc "est de se débarrasser de la mafia paramilitaire de la présidence (....) car rien ne fonctionne avec le régime actuel". "Prétendre parvenir à des accords humanitaires, aussi petits soient-ils, est illusoire", écrit l'agence de presse, affirmant que la France est témoin de "l'absence de volonté humanitaire" du gouvernement d'Alvaro Uribe. Anncol rend hommage au "rôle incontestable" du président Chavez, "un homme de parole et de confiance", en faveur d'un accord humanitaire.Chavez n'a plus de contact avec les FarcHugo Chavez a déclaré dimanche que son gouvernement avait perdu tout contact avec la guérilla des Farc et estimé que la négociation d'un accord pour un échange de prisonniers "est devenue très complexe". "Nous avons perdu le contact avec les Farc. Nous avions mis au point un système de contacts qui a été pulvérisé", a-t-il affirmé au cours de son émission hebdomadaire radio-télévisée "Alo Presidente". Mais le président vénézuélien a ajouté qu'il attendait que se présentent de "meilleures opportunités pour aider à l'accord humanitaire".

Otages des Farc: B.Kouchner poursuit sa délicate mission au Venezuela

BOGOTA (AFP)
Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, est arrivé à 23H30 heures locales (04H30 GMT) mardi soir à Caracas, où il doit rencontrer mercredi le président vénézuélien Hugo Chavez, dans le cadre de sa mission en faveur de la libération d'Ingrid Betancourt et des autres otages des Farc.
M. Kouchner a prévu de rencontrer Hugo Chavez ainsi que Nicolas Maduro, son homologue vénézuélien, mercredi en milieu de journée, selon une information communiquée à l'AFP par des sources diplomatiques françaises à Caracas. Cette étape dans la capitale vénézuélienne sera la dernière, après Bogota et Quito, de la tournée en Amérique du Sud du chef de la diplomatie française.
Le ministre des Affaires étrangères s'était déjà rendu à Caracas mi-février, lorsque le président Chavez avait mis en place une médiation aboutissant à la libération de six otages aux mains des Farc.
Malgré l'exclusion de Hugo Chavez du processus par le président colombien Alvaro Uribe depuis novembre dernier, les autorités françaises estiment que Chavez doit continuer de jouer un rôle de libération des otages, ainsi que l'a rappelé M. Kouchner, lors d'une conférence de presse donnée mardi soir à l'aéroport de Bogota où il faisait une courte escale avant de se rendre à Caracas. "Nous n'avons jamais caché, et certainement pas au président colombien Alvaro Uribe que le président Hugo Chavez a joué un rôle important (ndlr: en obtenant la libération de 6 otages). La France continuera "à rechercher d'autres interlocuteurs (ndlr: des Farc) car nous devons être constants", avait-il auparavant déclaré à l'issue de sa rencontre à Quito avec le président socialiste équatorien Rafael Correa. Le numéro deux des Farc, Raul Reyes, a été tué le 1er mars lors d'un raid de l'armée colombienne en territoire équatorien, provoquant une grave crise diplomatique entre, d'un côté, la Colombie soutenue par les Etats-Unis, de l'autre l'Equateur et le Venezuela. A la suite de cette élimination, les Farc ont interrompu tout contact avec l'extérieur.
La "visite en Equateur de Bernard Kouchner a relancé les démarches pour les libérations d'Ingrid Betancourt et des autres otages des Farc, avec une demande à la guérilla pour qu'elle la libère compte tenu de sa santé précaire", a déclaré mardi à l'AFP le ministre de la Sécurité Gustavo Larrea.
Cette visite de M. Kouchner "ouvre un canal politique marquant la volonté de libérer les otages (....) et maintenant que ce canal est ouvert, la libération des otages est la prochaine étape", a déclaré M. Larrea qui a aussi eu une conversation avec le ministre français des Affaires étrangères. M. Larrea a été accusé à plusieurs reprises par les autorités colombiennes d'avoir participé à une tentative de médiation ratée avec la guérilla en décembre et d'avoir d'étroits contacts avec les Farc.
M. Kouchner est arrivé mardi en fin de matinée à Quito, après une première étape à Bogota, où il a évoqué l'évolution du dossier la veille avec le président colombien Alvaro Uribe.
Mardi soir le président colombien a affirmé à la chaîne de télévision privée RCN avoir indiqué à Bernard Kouchner qu'il n'envisageait pas, contrairement à ce que souhaite Paris, de réactiver la médiation du président du Venezuela Hugo Chavez dans l'affaire des otages. M. Uribe avait brusquement mis fin à une mission de son homologue vénézuélien en novembre, l'accusant "d'ingérence" dans les affaires colombiennes.
"J'ai de l'espoir, j'ai de l'espoir mais c'est très, très très difficile. Nous devons attendre", avait auparavant déclaré le ministre français, interrogé par la radio privée colombienne La FM, juste avant son départ pour l'Equateur. "Je suis inquiet parce que la situation dans le pays est préoccupante", avait-il ajouté.
La guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) réclame la libération de 500 rebelles emprisonnés en échange de celle de 39 otages dits "politiques", dont trois Américains et l'ex-candidate à la présidence Ingrid Betancourt, qui détient aussi la nationalité française.
La mission de Bernard Kouchner en Colombie, en Equateur puis au Venezuela a également pour but de "renouer" le dialogue entre ces trois pays, dans un contexte de discorde régionale. Le président équatorien a récemment ravivé la tension avec la Colombie en proposant, à l'instar de son allié vénézuélien Hugo Chavez, d'accorder le statut de force belligérante aux Farc, une hypothèse catégoriquement rejetée par Bogota. M. Chavez, dont les démarches ont abouti à la remise en liberté de six otages depuis le début de l'année, a toutefois averti avant la venue du ministre français que ses contacts avec les Farc avaient été "pulvérisés" après le raid colombien en Equateur.

29 avril 2008

Farc : "La France dispose de moyens pour obtenir la libération des otages"

C'est suffisamment rare pour être souligné. Les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) ont choisi de commenter en temps réel la tournée diplomatique de Bernard Kouchner en Amérique du Sud. Un communiqué a été publié mardi par l'Anncol, une agence de presse proche de la guérilla, un de ses canaux de communication habituels. Intitulé "La France persiste", ce court message salue la persévérance du "gouvernement de Sarkozy", mais rappelle que la France n'a "pas d'interlocuteur valide et fiable" avec les Farc. "Une médiation dans ces conditions est très difficile", poursuit le communiqué. Toutefois, "la France dispose de moyens pour obtenir la libération des otages", explique la guérilla marxiste qui énumère les conditions d'une sortie de crise : "Retirer les Farc de la liste des organisations terroristes et les reconnaître comme une force belligérante." Des options déjà catégoriquement rejetées par le ministère des Affaires étrangères français dès le mois de janvier. Toutefois, François Fillon a exprimé à plusieurs reprises la disposition de la France à accueillir des guérilleros Farc , leur conférant le statut de "réfugié politique", comme il l'a rappelé le 30 mars. "La France doit oublier Bogota, il n'y a pas de temps à perdre" Mais surtout, rappelle l'Anncol, "le 1er juillet, la France prendra la présidence de l'Union européenne". L'occasion de "convaincre les 27 autres pays communautaires de la volonté de l'Europe de trouver des solutions pour la paix en Colombie". Et le communiqué de faire la leçon aux autorités françaises : "Paris doit savoir que le gouvernement colombien n'a aucun intérêt à obtenir une sortie de crise concertée avec l'insurrection." Les Farc estiment que l'Église catholique et l'Espagne sont des "torpilles" qui empêchent le "retour rapide" d'Ingrid Betancourt et des autres otages. "La France doit oublier Bogota, il n'y a pas de temps à perdre", poursuit le communiqué, avant de conclure : "Quito et Caracas sont ses meilleures alliées." Bernard Kouchner doit justement se rendre mardi en Équateur et mercredi au Venezuela...

l'étape de Bernard Kouchner à Bogota s'annonce comme la plus délicate

BOGOTA (AFP)

La tournée en Amérique du Sud du chef de la diplomatie française Bernard Kouchner pour obtenir la libération des otages de la guérilla des Farc, dont Ingrid Betancourt, a commencé lundi à Bogota par l'étape la plus difficile, compte tenu de la forte défiance des autorités colombiennes.
M. Kouchner, qui est arrivé en Colombie lundi en milieu d'après-midi, a été reçu en fin d'après-midi par son homologue colombien Fernando Araujo puis dans la soirée par le président Alvaro Uribe.
Auparavant, le ministre français des Affaires étrangères a rencontré dans un grand hôtel proche de l'aéroport Mme Yolanda Pulecio, la mère d'Ingrid Betancourt, détenue par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc - marxistes) depuis plus de six ans, ainsi que des familles d'autres otages. Mme Pulecio a déclaré à l'issue de la rencontre que les engagements des présidents Hugo Chavez (Venezuela) et Rafael Correa (Equateur) sont nécessaires pour faire avancer un échange humanitaire mais qu'il faut "maintenant que le président Uribe fasse un geste".
De son coté, la sénatrice de gauche colombienne Piedad Cordoba, qui se trouvait également dans cette réunion, a estimé que la libération des 39 otages des Farc "est dans les limbes" et que seul le président Chavez peut la désentraver.
Au cours des entretiens avec les politiques colombiens, "il n'y aura pas de surprises, il n'y aura pas d'espace pour des surprises", a déclaré à l'AFP, un responsable de la présidence colombienne qui a requis l'anonymat. "Le président Uribe campe fermement sur ses positions", a affirmé ce responsable, précisant que "tout était déjà verrouillé" et qu'un retour à une médiation du président du Venezuela Hugo Chavez dans l'affaire des otages était totalement exclu.
Le président colombien a été clair dans les consignes qu'il a données à son Haut commissaire pour la paix Luis Carlos Restrepo concernant la visite de M. Kouchner. "Dites-lui que nous lui parlerons volontiers, mais que je ne peux rien lui dire de plus que lui répéter que les seules médiations autorisées sont celles de l'Eglise et des délégués européens", a indiqué M. Uribe. Or, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) récusent toute médiation de l'Eglise, qu'elles accusent d'être partiale, et refusent de discuter avec les médiateurs européens qu'elles soupçonnent d'être à l'origine de la localisation d'un campement des Farc par l'armée colombienne qui a permis le 1er mars l'élimination en Equateur de leur numéro deux, Raul Reyes.
Jaime Zuluaga, enseignant à l'Université publique Nacional de Bogota et porte-parole de l'Assemblée de la société pour la paix, une organisation non-gouvernementale, considère également que "le climat n'est pas très propice pour avancer dans le cadre d'un accord humanitaire", aux termes duquel des otages, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, seraient libérés en échange de 500 guérilleros détenus par les autorités. "Il ne faut pas oublier", souligne-t-il, "que ce thème s'est transformé en bras de fer politique entre le gouvernement et les Farc qui se prolonge alors que la situation des otages est secondaire".
Il est "regrettable que les pays voisins connaissent des tensions", d'autant que ces tensions "compliquent davantage les efforts entrepris pour obtenir la libération des otages", a estimé l'ambassadeur de France à Bogota Jean-Michel Marlaud, dans une déclaration à la radio Caracol. Dans son dernier communiqué, l'agence de presse Anncol, proche de la guérilla, estime que "prétendre parvenir à des accords humanitaires, aussi modestes soient-ils, est illusoire".
"Si (M. Kouchner) veut vraiment ranimer les conversations, la présence de Chavez sera très importante", a déclaré à l'AFP Carlos Lozano, directeur du journal communiste Voz et ancien intermédiaire pour un "accord humanitaire". "Je ne pense pas que Kouchner puisse faire des miracles et obtenir des avancées, mais il peut ouvrir de premiers espaces afin de rétablir les conditions d'un accord", a estimé M. Lozano.

28 avril 2008

Pourquoi Kouchner retourne en Colombie

Bruno Fanucchi
lundi 28 avril 2008 Le Parisien
Comment renouer le contact avec les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) pour tenter de faire libérer Ingrid Betancourt après la mission médicale envoyée en urgence au début du mois et rentrée bredouille ? C'est la question que Bernard Kouchner tentera de résoudre en s'envolant aujourd'hui - à la demande expresse du chef de l'Etat - pour une nouvelle tournée en Amérique latine. Le chef de la diplomatie française, qui s'était déjà rendu dans la région fin février, sera ce soir à Bogotá (Colombie) puis demain à Quito (Equateur) et mercredi à Caracas (Venezuela), avec pour seul objectif, confie-t-on dans son entourage, de « montrer la détermination de la France à tout faire pour que le dossier des otages et la solution humanitaire avancent malgré les obstacles. » « Je ne dis pas qu'on a tout bien fait, mais on y arrivera » car « la priorité, c'est qu'on la ramène », avouait Nicolas Sarkozy lui-même en rappelant, lors de son interview télévisée jeudi, qu'il s'était engagé le soir de son élection à « faire libérer cette femme qui vit un martyre ».

A Bogotá, le ministre des Affaires étrangères sera reçu par le président colombien, Alvaro Uribe, et s'entretiendra avec deux anciens otages de la guérilla marxiste : son homologue, Fernando Araújo, et Eladio Perez, qui est le dernier à avoir croisé Ingrid le 4 février. « La France compte sur Chávez » A Quito, Kouchner rencontrera le président équatorien Rafael Correa, qui a reconnu avoir eu des contacts avec Raul Reyes, le numéro deux des Farc, tué par l'armée colombienne le 1er mars, et cherchera à « trouver de nouvelles pistes ». Même si, depuis, les Farc ont été profondément affaiblies sur un point essentiel : les communications. A Caracas enfin, il s'entretiendra avec le président vénézuélien, Hugo Chávez, pour « le remettre dans le jeu » et lui dire que « la France compte sur lui ». « Si Chávez n'a pas les contacts avec les Farc, personne ne les a », souligne un proche du dossier, en confirmant - ce qui est un secret de Polichinelle - qu'Ivan Marquez (un des sept membres du Secrétariat, la direction clandestine des Farc) « vit probablement souvent au Venezuela » ! « Nos possibilités de continuer à libérer le reste des otages sont pour l'instant closes », déclarait hier ce même Marquez au quotidien du PC argentin, comme pour faire monter les enchères. Où en est enfin l'état de santé d'Ingrid, au sujet duquel les rumeurs les plus contradictoires ont récemment circulé ? Décidée en urgence sur la base d'informations extrêmement inquiétantes annonçant « une mort imminente », la mission médicale envoyée par la France a été « utile », observe un diplomate, même si elle n'a pas permis d'établir un diagnostic précis. On sait cependant plusieurs choses : Ingrid est dans un état de dénutrition évident ; ses capacités de défense immunitaires sont très réduites, et elle vit dans le pire endroit du monde : la jungle colombienne. C'est pour tenter de la sortir de là que la France mobilise tous ses réseaux. Quitte à faire de nouveau chou blanc. « Dans ce dossier sensible, où nous sommes en permanence manipulés, explique-t-on au Quai d'Orsay, on a le devoir de l'action avec tous les risques de non-succès

Bernard Kouchner démarre une tournée délicate en Amérique latine

LEMONDE.FR avec AFP 28.04.08 11h38


C'est dans un climat de discorde régionale que Bernard Kouchner, le chef de la diplomatie française, entame, lundi 28 avril, une visite en Colombie, en Equateur et au Venezuela. L'objectif affiché de sa mission est de relancer le dialogue entre ces trois pays d'Amérique latine, afin d'obtenir la libération par les FARC d'Ingrid Betancourt, retenue en otage depuis 2002.
En préalable à la visite de M. Kouchner, le chef des guérilleros, Ivan Marquez, a affirmé dans une interview au journal argentin Perfil, publiée dimanche, que les possibilités de continuer à libérer des otages étaient "closes". Il a aussi indiqué qu'il n'y avait "aucun contact" avec le gouvernement français, après l'envoi infructueux début avril d'un avion médicalisé et d'émissaires pour secourir Ingrid Betancourt.


"IL FAUT REMETTRE DANS LE JEU HUGO CHAVEZ"Autre difficulté : le président colombien Alvaro Uribe a annoncé qu'il s'opposerait à toute médiation du président vénézuélien Hugo Chavez. M. Uribe avait mis fin à une mission de son homologue en novembre, l'accusant d'"ingérence" dans les affaires colombiennes. Mais la diplomatie française ne partage pas cet avis : "Il faut remettre dans le jeu Hugo Chavez. Le dossier était bloqué depuis des années. Les seules avancées [preuves de vie des otages et libérations de six otages], c'est à Chavez qu'on les doit. C'est le moment de lui dire à quel point il est nécessaire et on compte sur lui", affirment des sources diplomatiques françaises.


Cependant, M. Chavez a déclaré, dimanche, que son gouvernement avait "perdu le contact avec les FARC" et que la négociation d'un accord pour un échange de prisonniers "est devenue très complexe". "Nous avions mis au point un système de contacts qui a été pulvérisé", a-t-il indiqué.
Les relations entre Quito et Bogota sont encore plus mauvaises que celles entre la Colombie et le Venezuela. Le 3 mars dernier, l'Equateur a rompu ses relations diplomatiques avec Bogota après une attaque de l'armée colombienne en territoire équatorien au cours de laquelle le numéro deux des FARC, Raul Reyes, a été tué.

La délicate mission de Bernard Kouchner

Le telegramme


Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, entame aujourd’hui une difficile mission visant à relancer le dialogue entre la Colombie et ses voisins du Venezuela et d’Equateur afin d’obtenir la libération de l’otage franco-colombienne Ingrid Betancourt. En apprenant l’arrivée du chef de la diplomatie française, le président colombien, Alvaro Uribe, a d’entrée de jeu annoncé qu’il s’opposerait à toute médiation du président vénézuélien, Hugo Chavez. Autre écueil pour Bernard Kouchner : les mauvaises relations entre Quito et Bogota. Le 3 mars, l’Equateur a rompu ses relations diplomatiques avec la Colombie après une attaque de l’armée colombienne en territoire équatorien au cours de laquelle le numéro deux des Farc, Raul Reyes, a été tué.
Chavez seul espoir pour les Farc Hier, le chef des Farc , Ivan Marquez , a déclaré, dans une interview publiée par le quotidien argentin Perfil , que le s possibilités de continuer à libérer des otages étaient « closes » et que le président vénézuélien , Hugo Chavez , était le seul espoir pour délivrer Ingrid Betancourt .

Pourquoi il est si difficile de libérer Ingrid Betancourt

Le Figaro - Renaud Girard28/04/2008

En Colombie, le président Alvaro Uribe avait fait sa priorité de l'écrasement des Farc et de la restauration de l'autorité de l'État sur un territoire grand comme deux fois la France. Il est en passe de réussir. Crédits photo : Matt Shonfeld/REDUX-REA

À Bogota, Kouchner veut relancer le dialogue entre la Colombie et ses voisins.
Prisonnière depuis plus de six ans dans la jungle colombienne, Ingrid Betancourt est aujourd'hui la victime d'une queue de comète historique. Le mouvement de guérilla communiste qui la détient est un anachronisme, une survivance du passé en voie d'extinction. Les Forces armées révolutionnaires de Colombie n'ont plus le vent en poupe.
En Colombie, le président Alvaro Uribe avait fait sa priorité de l'écrasement des Farc et de la restauration de l'autorité de l'État sur un territoire à la géographie impossible, grand comme deux fois la France. Il est en passe de réussir. Il a doublé les effectifs de ses forces de sécurité et considérablement modernisé l'armée grâce aux États-Unis. Les forces colombiennes ont repris le contrôle des routes et repoussé au fin fond de la jungle la guérilla, dont les effectifs ne cessent de fondre. Porté par le retour des investisseurs internationaux et par une croissance économique de 7 % l'an, Uribe a les moyens de financer des programmes de réinsertion sociale pour les guérilleros repentis, ainsi que la construction d'infrastructures dans les campagnes reculées, afin de gagner à la cause du gouvernement la paysannerie, naguère vivier du recrutement des Farc.

Destinée commune


Au début du mois de mars, Bogota a réussi à faire tuer deux des sept membres du secrétariat des Farc, Raul Reyes et Ivan Rios. Pour Uribe, la fermeté a payé. Avec 84 % d'opinions favorables, le président est la personnalité politique la plus populaire en Colombie (devant Ingrid Betancourt, en seconde position, avec 72 %). La popularité de Manuel Marulanda, le leader historique des Farc entré en rébellion en 1964, plafonne à 3 %. Les exactions commises par son mouvement et sa compromission dans le narcotrafic ont fini par écœurer même les gauchistes colombiens les plus endurcis. Les Farc n'ont pas la moindre chance de jamais prendre le pouvoir.
Marulanda et ses acolytes ont deux gros problèmes. L'un s'appelle donc Uribe, mais l'autre est, paradoxalement, Chavez. Le leader vénézuélien est un Marulanda qui aurait réussi. Dans leur jeunesse, l'agitateur paysan Marulanda et le lieutenant de l'armée de terre Chavez se sentent une destinée de «défenseurs des pauvres». Ils entretiennent le même rêve : libérer leurs peuples de la domination de l'«oligarchie» bourgeoise. Le jeune Marulanda fait sécession du parti libéral colombien, se radicalise progressivement, pour adopter finalement une idéologie assez floue de communisme agrarien et monter sa petite armée «révolutionnaire». Au cours des années 1980, cette guérilla se lance dans le business de la drogue et du kidnapping.
Au même moment, Chavez, avec quelques jeunes camarades officiers, crée une cellule révolutionnaire secrète au sein de l'armée vénézuélienne, dans le but de la noyauter, puis de l'amener à renverser un pouvoir «indifférent aux petites gens», car dominé, à tour de rôle, par deux partis politiques traditionnels, présentés comme «incompétents» et «corrompus». En 1992, le coup d'État militaire tenté par Chavez échoue à Caracas ; notre lieutenant-colonel invite, par message télévisé, ses camarades insurgés à déposer les armes : il se rend sans s'être personnellement battu, mais après avoir réussi, pour la première fois, à passer à la télévision. Emprisonné, gracié deux ans plus tard, Chavez voyage à La Havane, où Fidel le reçoit en héros. Revenu au Venezuela, Chavez se lance en politique. Il est élu président en décembre 1998, réélu en 2000, confirmé en 2004, réélu en 2006 (pour six ans).


Chantre d'une nouvelle gauche


Qu'on l'admire ou qu'on le haïsse, Chavez a lancé un grand mouvement de conquête par les urnes du pouvoir en Amérique latine par la gauche antiaméricaine. Le dernier exemple en date est le Paraguay qui, le 20 avril dernier, a élu à sa tête l'ancien évêque Fernando Lugo. Nationalisant chez lui les secteurs du pétrole, de l'acier et du ciment ; implantant dispensaires gratuits, médecins cubains et supermarchés subventionnés dans les quartiers populaires ; multipliant les déclarations fustigeant les méfaits de l'«Empire» américain et du néolibéralisme ; proposant une Union financière aux pays d'Amérique du Sud qui leur permettrait de ne plus passer sous les fourches caudines du FMI et de la Banque mondiale, Chavez est devenu le chantre d'une nouvelle gauche révolutionnaire, dont l'écho dépasse le continent sud-américain. Quel échec pour Marulanda, toujours reclus dans sa jungle ; quel succès pour Chavez, star mondiale de la révolution socialiste bolivarienne en marche, qui, de surcroît, n'a pas de sang sur les mains ! Les jeunes guérilleros de base des Farc ayant gardé leur sincérité idéologique ne s'y trompent pas, qui ont fait de Chavez leur idole absolue.
Cette conjoncture particulière fait de Chavez le point de passage obligé pour toute médiation visant à obtenir la libération d'Ingrid et des 38 autres otages prisonniers des Farc.


Une fusée à trois étages


Au mois d'août 2007, le président colombien avait accepté les offres de service de Chavez comme médiateur. Mais, le 22 novembre, il a saisi un prétexte pour mettre fin abruptement à cette médiation, redoutant que le dossier échappe à Bogota, sur le fond et médiatiquement, pour être accaparé par le charismatique leader vénézuélien.
Chavez ne s'est pas découragé pour autant. Le 14 janvier, il propose à la France, lors d'une réunion au Guatemala avec Rama Yade, l'adjointe de Kouchner chargée des droits de l'homme, de créer un «groupe de pays amis», afin d'amorcer une négociation politique entre le gouvernement colombien et l'état-major des Farc. Ce «groupe de pays amis» serait mis en place sur le modèle du «groupe de Contadora» qui, dans les années 1980, joua un rôle positif dans le règlement des crises en Amérique centrale.
L'idée que Chavez a proposée à la France est de lancer, sur un terrain neutre à l'extérieur de la Colombie, un dialogue politique mettant autour d'une même table un représentant d'Uribe, un représentant de Marulanda et les délégués des «pays amis». Le plan serait une fusée à trois étages. Premier étage : dans un geste de bonne volonté, les Farc libèrent Ingrid Betancourt et les otages les plus affaiblis. Deuxième étage : les représentants d'Uribe et de Marulanda s'accordent sur un «échange humanitaire», où les soldats colombiens prisonniers des Farc seraient libérés en même temps que les guérilleros sous les verrous dans les prisons colombiennes. Troisième étage : amnistie générale avec la possibilité pour les Farc de créer un parti politique, susceptible de se présenter aux élections
Ce «groupe de pays amis» n'a toujours pas vu le jour, en raison de l'opposition d'Uribe. Le président colombien se méfie du plan à long terme de Chavez : susciter en Colombie une vaste alliance des gauches (dont feraient partie les Farc), qui pourrait prendre le pouvoir par les urnes à Bogota, puis se rallier à l'idée chaviste d'une fédération bolivarienne socialiste des pays andins.
L'horizon politique d'Uribe diverge fondamentalement de celui de Chavez. Le président colombien ne songe qu'à renforcer ses liens avec Washington, quitte à essuyer sur le plan commercial les rebuffades du Congrès.
Uribe, stratège froid et calculateur, n'est pas pour autant le monstre parfois croqué en Europe. Rien ne prouve qu'il soit insensible au sort d'Ingrid Betancourt. Politiquement, il ne peut d'ailleurs se permettre d'être tenu, en Occident, pour responsable de sa mort. Les libérations d'otages des 10 janvier et 27 février derniers ont pu se faire parce qu'Uribe avait donné l'ordre à son armée de suspendre ses opérations dans les zones de jungle, où devaient atterrir les hélicoptères de la sécurité civile vénézuélienne affrétés par la Croix-Rouge, selon des coordonnées livrées par les Farc.
Mais jamais Uribe ne redonnera aux Farc (qui ont assassiné son père) une chance de rebondir militairement ou médiatiquement, en cédant à leurs exigences actuelles (création d'une zone démilitarisée de 800 km², à l'est de Medellin). Cependant, sur le principe, le président colombien n'exclut pas qu'il puisse un jour s'asseoir à une table avec Marulanda : il l'avait confié à Chavez à l'été 2007, mais avait été furieux quand ce dernier l'avait raconté à des journalistes. Uribe croit aux vertus de la diplomatie secrète. Chavez n'en est pas capable.


En «dédommagement»


Le 24 avril, lors de sa dernière allocution télévisée, le président Sarkozy redit la nécessité d'un fort engagement de Chavez dans le dossier. Le lendemain, le président colombien, qui engrange un petit succès de son armée dans la Sierra Nevada de Santa Marta (six guérilleros des Farc tués au combat), rappelle publiquement qu'il n'est pas question d'une telle médiation.
Mais l'histoire des derniers mois montre que plus Chavez est humilié et écarté du dossier par Uribe, plus il gagne en popularité auprès des Farc. Lors des libérations d'otages des 10 janvier et 27 février, la guérilla a fait savoir qu'elles étaient un «desagravio» (dédommagement) pour Chavez. Le boycott de Chavez par Uribe accroît paradoxalement la capacité du président vénézuélien de faire libérer des otages… Ce sont les éléments de cette difficile équation que Bernard Kouchner devra intégrer, avant d'entamer sa visite de lundi, mardi et mercredi, à Bogota, Quito et Caracas.

27 avril 2008

Les possibilités de libération des otages sont "closes" (chef Farc)

BUENOS AIRES, 27 avr 2008 (AFP) - Les possibilités de continuer à libérer des otages sont "closes" et le président vénézuélien Hugo Chavez est le seul espoir pour délivrer Ingrid Betancourt, déclare le chef des Farc Ivan Marquez dans une interview publiée dimanche par le quotidien argentin Perfil.
Selon le chef guérillero, après la mort de Raul Reyes, numéro deux des Farc, dans un bombardement de l’armée colombienne sur le territoire équatorien "nos possibilités de continuer à libérer le reste des personnes sont pour l’instant closes". Marquez a affirmé que la mort de Reyes avait été "un coup très dur", expliquant qu’"il s’agissait d’un commandant d’une grande valeur, qui est tombé en cherchant la voie d’une solution politique à la situation des prisonniers de guerre en Colombie". Le chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) a également tenu à souligner l’attitude "courageuse" de Yolanda Pulecio, la mère de l’otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, ancienne candidate à l’élection présidentielle enlevée en 2002. "Elle (Yolanda Pulecio) voit en Hugo Chavez le seul espoir et elle a raison, car Chavez s’est impliqué de façon désintéressée pour concrétiser l’échange (de prisonniers)", a ajouté Marquez. L’interview a été réalisée par Patricio Etchegaray, secrétaire général du parti communiste argentin (PCA) "dans les montagnes de Colombie", indique le journal.

Kouchner en mission difficile lundi à Bogota, Quito et Caracas

BOGOTA (AFP) — Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner entame lundi une difficile mission visant à relancer le dialogue entre la Colombie et ses voisins du Venezuela et d'Equateur afin d'obtenir la libération de l'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt.
Sa tournée dans les trois pays constitue "une grande opportunité pour que le gouvernement colombien relance l'accord humanitaire" mais elle débute "dans un ambiance difficile, qui n'est vraiment pas des meilleures", a expliqué à l'AFP Carlos José Herrera, directeur de chaire à l'Université de Pamplona (nord-est).
En apprenant l'arrivée du chef de la diplomatie française, M. Uribe a d'entrée de jeu annoncé qu'il s'opposerait à toute médiation du président vénézuélien Hugo Chavez. M. Uribe avait brusquement mis fin à une mission de son homologue en novembre, l'accusant "d'ingérence" dans les affaires colombiennes.
"Ce voyage de trois jours de Bernard Kouchner n'a qu'un seul objectif: alléger les tensions entre Bogota, Quito et Caracas pour créer une ambiance favorable pouvant bénéficier aux otages", a commenté le quotidien de référence colombien El Tiempo. Dans un éditorial, samedi, ce journal a toutefois critiqué "la légèreté" du président français Nicolas Sarkozy dans le dossier Betancourt, en le qualifiant de "débutant".
"La Colombie a souffert des caprices" du président français, a estimé El Tiempo. "Sarkozy a d'abord demandé à Alvaro Uribe de libérer un dirigeant des Farc (Rodrigo Granda début juin 2007). Puis il a envoyé (début avril) un avion ambulance pour secourir Ingrid Betancourt sans avoir pris contact avec les preneurs d'otages", a rappelé le quotidien. "Tout semble indiquer que Kouchner insistera auprès du président du Venezuela pour qu'il reprenne sa médiation avec les Farc", a ajouté El Tiempo.
L'ancien député de gauche Leon Valencia, directeur d'une Fondation d'étude des crises (Nouvel arc-en-ciel) est pessimiste: "Kouchner va devoir vaincre la résistance du gouvernement Uribe de réintroduire Chavez (dans les négociations) qui est très forte, alors que pour Bogota l'accord humanitaire n'est pas prioritaire". "Tout indique que les Farc exigent la médiation de Chavez. Si Kouchner arrive à convaincre Uribe et Chavez, la France aura alors de fortes chances pour qu'Ingrid et les autres otages soient libérés", a indiqué à l'AFP M. Valencia.
Dans son plus récent communiqué, l'agence Anncol, proche de la guérilla, estime que l'actuelle priorité pour les Farc "est de se débarrasser de la mafia paramilitaire de la présidence (....) car rien ne fonctionne avec le régime actuel". "Prétendre parvenir à des accords humanitaires, aussi petits soient-ils, est illusoire", écrit l'agence de presse, affirmant que la France est témoin de "l'absence de volonté humanitaire" du gouvernement d'Alvaro Uribe. Anncol rend hommage au "rôle incontestable" du président Chavez, "un homme de parole et de confiance", en faveur d'un accord humanitaire.
Autre écueil pour M. Kouchner: les relations entre Quito et Bogota sont encore plus mauvaises que celles entre la Colombie et le Venezuela. Le 3 mars, l'Equateur a rompu ses relations diplomatiques avec la Colombie après une attaque de l'armée colombienne en territoire équatorien au cours de laquelle le numéro deux des Farc, Raul Reyes, a été tué.
De leur côté, des militaires colombiens ont affirmé samedi qu'une attaque à l'explosif lancée vendredi par les Farc et ayant blessé un soldat, était partie du territoire équatorien. L'Equateur a rejeté ces accusations, affirmant contrôler militairement la frontière avec la Colombie. Les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) ont proposé d'échanger 39 otages dits "politiques", dont Ingrid Betancourt et trois Américains, contre 500 guérilleros emprisonnés.