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Nouveau blog
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Merci aux membres du comité Arnaud, Hervé, Camille ,Sophie, Fanny, Christophe, ma grande amie Laurence et Marion (et tous les autres membres d'Agir Pour Ingrid).

Un gros merci à mes collègues d'Arcachon.
Ma très patiente et sensible directrice Sabine, mes adorables collègues Audrey et Sandra et ma petite Soeur Christelle et à l'ensemble du personnel du SIBA ainsi qu'aux élus du Bassin d'Arcachon et de Gironde.

Et aussi merci de vous avoir croisé vos chemins (spirituellement) Fabrice, Mélanie et Lorenzo et mon plus profond respect à vous Ingrid Betancourt. Nous devons continuer, vivre c’est s’engager

Encore un grand merci pour Sabine, Christelle et laurence, sans ma "maman", ma "petite soeur" et ma "jumelle" je n'aurais pas pu faire cela, vous m'avez donner un équilibre et vous m'avez rattraper quand j'ai perdu le cap, sans vous je n'aurais pas pu me relever aussi rapidement, ce comité m'a permis de faire de très belle rencontre de voir de belle personne.

Dans chacune de vous je retrouve de la dignité, du courage et la determination, les valeurs d'une certaine personne...

Merci Sabine, j'attends tes récits...
Merci Christelle, je reçois ta gentillesse...
Merci Laurence, je t'attends...

bonne route à tous, ce fut un beau moment...

Mais nous avons un nouveau combat

31 mai 2008

Colombie - Un tournant pour les FARC

La mort de Manuel Marulanda, chef historique des FARC, marque la fin d'une époque pour la guérilla colombienne. Mais peut-on espérer une libération des otages ?
Olivier Weber



Il avait gagné son surnom de Tirofijo (« En plein dans le mille ») au maquis. Non seulement par son acharnement à mener la guérilla depuis 1964, mais aussi par sa propension à liquider les réfractaires. Des trois dirigeants des FARC disparus depuis trois mois, Manuel Marulanda est le seul qui n'ait pas été assassiné. Mort d'une crise cardiaque, le 26 mars, à 78 ans, dont soixante dans la jungle, ont confirmé ses lieutenants. Depuis le 16 février, l'armée de Bogota était à ses basques. Donné pour mort à dix-sept reprises, rarement sorti de la clandestinité, décrit par ses combattants comme charismatique, autoritaire et cruel, Marulanda avait réussi à échapper à ses poursuivants, plusieurs bataillons formés aux techniques antiguérilla. Avec la mort de celui qui se prenait pour le Castro d'Amazonie, la guérilla orpheline pourrait bien être aux abois.
C'est Alfonso Cano, 59 ans, ancien membre des Jeunesses communistes colombiennes devenu chef du bloc occidental des FARC, qui hérite du sceptre. Selon Pascal Drouhaud, spécialiste de la Colombie et auteur de « FARC, confessions d'un guérillero » (éd. Choiseul), Marulanda, qui souffrait d'un cancer de la prostate, s'était effacé du devant de la scène en juin 2004 et vivait dans une petite maison du département du Putumayo. Déjà intronisé comme penseur politique de la guérilla, le dauphin Cano, dès lors, prend le pouvoir. « Un idéologue, certes , dit Pascal Drouhaud, mais aussi un pragmatique. »
La mort de Marulanda, qui incarnait le mythe du combattant, va-t-elle changer la face de la guérilla colombienne ? Plusieurs experts occidentaux admettent que le mouvement est loin d'être décapité. « Un luxe de précautions va être pris désormais , annonce un connaisseur du dossier des otages colombiens. Depuis la mort de Raul Reyes, tué lors d'une offensive colombienne, les dirigeants n'utilisent plus de téléphones satellitaires. » Ses trois ordinateurs, ses trois clés USB et deux disques durs ont « parlé », selon les révélations d'Interpol à la mi-mai : 37 812 documents analysés par 64 informaticiens de l'organisation internationale de police criminelle.
Tendances mafieuses.
Un coup dur pour le mouvement néo-marxiste, qui enregistre un millier de désertions depuis le début de l'année. Dont la célèbre « Karina », dirigeante historique et chef du 47e Front. Le président colombien, Alvaro Uribe, se révèle, il est vrai, généreux pour ceux qui sortent volontairement du maquis : il a créé un fonds de 63 millions d'euros afin d'accompagner les défections...
Est-ce un espoir pour les 39 otages « politiques » de la guérilla, dont Ingrid Betancourt ? Les diplomates français étudient le dossier. Mais ils redoutent deux écueils. D'une part, une grande offensive de l'armée colombienne. Sur ce point, Uribe se serait engagé auprès de Paris à retenir la troupe. Pour le moment du moins... Second écueil : l'atomisation du mouvement, déjà divisé en trois blocs et chacun de ces blocs en au moins cinq fronts. « Le secrétariat des FARC qui dirige le mouvement ne peut pas toujours transmettre ses ordres à un terrain trop disparate », commente un connaisseur.
D'autant que les FARC, dont les forces seraient tombées de 17 000 à 8 000 combattants, sont devenues une véritable narcoguérilla, davantage intéressée à protéger les champs de coca qu'à la lutte révolutionnaire. Avec des profits juteux : selon un expert de l'Onu, de 300 à 500 millions de dollars sont engrangés chaque année par les FARC grâce au trafic de drogue. Les sept dirigeants du secrétariat général sont ainsi poursuivis pour commerce de stupéfiants. « De plus en plus, les tendances mafieuses l'emportent », estime la même source. D'où la difficulté à négocier sur la question des otages. La narcoguérilla accumule, certes, les revers. Mais elle garde une carte dans sa manche, de taille : ses prisonniers. Le nouveau lider maximo a beau être un pragmatique, la jungle des FARC n'a pas encore livré tous ses secrets.



30 mai 2008

M santos Vice-president de Colombie

Entretien réalisé par Sylvain Biville
RFI : Après l’annonce, le 24 mai, de la mort du chef historique des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), y a-t-il une chance de reprise des négociations avec la guérilla ?
Francisco Santos : On dit en Colombie qu’avec un balai neuf, on nettoie mieux. Espérons que cet adage se vérifie avec le nouveau chef désigné par les FARC. Alfonso Cano est un dirigeant communiste, un homme très dogmatique, marxiste. Mais c’est quelqu’un qui connaît mieux le monde, et nous espérons qu’il se montrera plus compréhensif. D’un autre côté, il va devoir faire preuve de fermeté pour assurer sa légitimité. Il y a donc des forces contradictoires. Personnellement, je ne pense pas que ça va changer l’attitude des FARC.
RFI : Le gouvernement est-il prêt à faire un geste de bonne volonté envers la nouvelle direction des FARC ?
Francisco Santos : Nous avons déjà fait de nombreux gestes. Nous avons libéré des gens. Nous avons accepté d’avoir des contacts avec eux. Les FARC ont toutes les preuves de notre disposition à négocier avec elles. Mais il est très clair qu’il y a deux sujets qui ne sont pas négociables : les conditions dans lesquelles nous accepterions de démilitariser une zone, et l’engagement des personnes [membres des FARC, NDLR] qui pourraient être libérées à ne pas retourner poser des bombes ni enlever ou tuer des Colombiens. Ce sont les seuls deux principes que nous avons exigés. Si les FARC évoluent sur ces bases, je pense que nous pouvons négocier très rapidement la libération des otages.
RFI : Pensez-vous qu’il puisse y avoir une issue positive pour les otages, et notamment pour Ingrid Betancourt ?
Francisco Santos : Nous n’avons aucune information sur le sort d’Ingrid Betancourt. Ce que nous savons, c’est que l’accent mis sur Ingrid n’a fait que faire monter les enchères. Pour les FARC, elle n’est pas un être humain, elle est une marchandise, qui peut être vendue et qui prend de plus en plus de valeur. Il est contre-productif de faire d’elle une telle priorité. Nous en constatons déjà les dégâts. Les FARC vont demander toujours plus pour elle. Et elle sera probablement la dernière à être libérée, en raison de sa grande valeur politique. Bien sûr, nous espérons une issue positive. J’ai moi-même été personnellement kidnappé [en 1990 par le cartel du baron de la drogue Pablo Escobar, NDLR], et je prie pour qu’une solution soit trouvée. Mais si ce n’est pas encore le cas, ce n’est pas à cause de la rigidité du gouvernement, mais en raison de l’intransigeance totale des FARC.
RFI : Alfonso Cano a déjà été condamné 12 fois par la justice colombienne, et il y a 142 autres procédures en cours contre lui. L’armée colombienne a fait savoir qu’elle poursuit sa traque dans la Cordillère des Andes. Est-ce la meilleure manière de relancer des négociations ?
Francisco Santos : Nous devons pourchasser sans relâche ces organisations et leurs dirigeants. Si nous arrêtons, ils continueront à faire souffrir la population. Donc notre politique, jusqu'à la fin, consiste à rechercher un à un les membres de la guérilla pour les capturer et, s'ils opposent une résistance, nous les tuerons au combat.
RFI : Une enquête préliminaire visant le président Alvaro Uribe a été ouverte cette semaine pour de présumés achats de voix au Parlement en 2006. Le chef de l’Etat est cité dans une autre procédure concernant la « parapolitique », c'est-à-dire les liens d’élus avec les paramilitaires d’extrême-droite. Comment le président réagit-il à ces enquêtes ?
Francisco Santos : Ce qui importe, c’est que nous sommes en train de tourner la page de la violence, grâce aux enquêtes sur la « parapolitique », mais aussi celles visant la « FARC-politique » [les liens d’élus avec la guerilla des Farc, NDLR]. Des sénateurs issus du monde syndical, ainsi que cinq membres du Congrès sont visés par ces enquêtes sur la « FARC-politique ». Concernant les procédures visant le président, nous avons toujours été très respectueux de la loi. Pour nous, il est clair que la légitimité et la popularité du président se suffisent à elles-mêmes. Nous avons démontré à quel point la situation des Colombiens s’est améliorée grâce à un gouvernement qui s’est rapproché des citoyens et leur a apporté la sécurité. Nous sommes sereins.

29 mai 2008

Enquête préliminaire sur Uribe, accusé de corruption en Colombie

Reuters - Mercredi 28 mai, 22h53
BOGOTA (Reuters) - Une commission parlementaire colombienne a ouvert mercredi une enquête préliminaire sur le président Alvaro Uribe, soupçonné d'avoir acheté la voix d'une députée en faveur d'un texte l'autorisant à briguer un second mandat en 2006.
La plainte a été déposée par un parti d'opposition, après que la députée Yidis Medina eut révélé avoir changé d'avis grâce aux faveurs accordées par des responsables gouvernementaux.
"Nous avons ouvert le processus préliminaire", a déclaré aux journalistes le député Edgar Torres, membre de la commission des accusations à la Chambre des représentants. "Le pays devrait être capable de savoir ce qui s'est passé."
Uribe est déjà sous pression en raison d'une autre enquête sur les liens présumés entre une soixantaine de parlementaires proches de lui - dont son cousin - et des milices paramilitaires illégales qui ont combattu la guérilla d'extrême-gauche, avant de déposer les armes en vertu d'un accord de paix.
La commission parlementaire enquêtera sur le président, le ministre de la Justice et plusieurs magistrats de haut rang, avant de décider s'il y a suffisamment d'éléments pour étendre l'enquête ou en rester là.
Uribe nie toute malversation, affirmant que son gouvernement ne tolère pas la corruption.
La commission a déjà mené des dizaines d'enquête sur Uribe, mais aucune d'entre elles n'a donné lieu jusqu'à présent à des poursuites.
Le président colombien a été aisément réélu en 2006, après que le Congrès eut adopté un amendement à la Constitution ouvrant la voie à un second mandat.
Les membres du parti de gauche Pole démocratique, principale formation d'opposition, ont estimé que le changement de position de Medina avait bénéficié directement à Uribe.

Colombie: une génération d'intellectuels (ne veut pas dire humaniste) pour la 1e fois à la tête des Farc

Par Henry ORREGO AFP - Jeudi 29 mai, 11h07
BOGOT (AFP) - Après la mort de son chef historique, Manuel Marulanda, la guérilla colombienne des Farc, issue d'un mouvement paysan, est passée pour la première fois sous le contrôle d'une génération d'intellectuels.
A l'image du nouveau leader des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), Alfonso Cano, la plupart de ses dirigeants ont fréquenté les bancs de l'université, où ils ont été marqués par l'expérience française de "mai 68".
Anthropologue de formation, Cano, 59 ans, l'idéologue de la guérilla marxiste, ne vient pas du même milieu que Marulanda, son vieux fondateur, décédé en mars à l'âge de 80 ans, décrit en paysan rusé et réputé pour ses qualités de combattant.
Parmi les nouveaux chefs guérilleros figurent deux médecins, Timoleon Jimenez et Mauricio Jaramillo, ainsi qu'un ingénieur agricole Joaquin Gomez, lui-même un ancien professeur universitaire qui étudia en Union soviétique.
"C'est une génération née aux alentours de 1950 et qui est entrée à l'université à la fin des années 60, lors de l'âge d'or de +mai 68+, qui s'est traduit en Colombie par un mouvement étudiant actif dans toutes les universités publiques", explique à l'AFP le sociologue Luis Eduardo Celis.
"C'est dans cette ambiance d'effervescence étudiante et l'essor d'une contre-culture (...) que se formèrent Cano et d'autres dirigeants de gauche", poursuit M. Celis, un spécialiste du conflit colombien, enseignant au centre d'études Nuevo Arco Iris.
Issu d'une famille de la petite bourgeoisie avec une mère enseignante et un père ingénieur agronome, le nouveau chef des Farc est entré à l'université en 1968 et a milité dans les rangs des Jeunesses communistes colombiennes, dont il fut un dirigeant à l'échelle nationale.
"J'ai débuté la lutte politique dans la chaleur de mai 68 et du Vietnam", confiait-il dans une interview accordée en 2000, durant les négociations de paix menées en vain avec le gouvernement d'Andres Pastrana (1998-2002). Détenu à plusieurs reprises à l'occasion de manifestations étudiantes, Cano fut libéré en 1981 à la faveur d'une amnistie, avant de s'enrôler dans les rangs de la guérilla, où il connut une rapide ascension.
"Le mouvement étudiant est devenu le secteur où la guérilla encore embryonnaire a trouvé un soutien et un moyen de se développer", affirme Orlando Villanueva, professeur à l'Université Francisco Jose de Caldas.
Le "mai 68" colombien fut sévèrement réprimé par le gouvernement qui instaura l'Etat de siège en 1971, après la mort de 20 étudiants dans des affrontements à Cali (sud-ouest).
Une fois intégrés aux Farc, les anciens universitaires se sont efforcés, au milieu des montagnes ou de la jungle colombiennes, de s'adapter à l'esprit de la guérilla, fondé en 1964 par un groupe de paysans dirigés par Marulanda.
"Les membres des Farc qui sont d'origine urbaine comme Cano, qui proviennent d'une classe moyenne aisée, ont effectué un processus inverse d'assimilation de toute la culture et le schéma de pensée paysan", souligne M. Celis.
Pour cette raison, le sociologue colombien tempère l'optimisme suscité autour de cette nouvelle génération de dirigeants, dont le profil laisse entrevoir l'espoir de négociations de paix.
"Beaucoup d'entre eux ont assimilé la logique rurale, conservatrice, soupçonneuse qu'ils ont appris des fondateurs des Farc, ce qui leur a permis de survivre et de monter en grade", estime-t-il.
Les chefs des Farc ne sont en outre pas tous d'anciens universitaires. Son stratège militaire, Jorge Briceno, en constitue l'exception la plus notable. Ce fils de guérillero n'a guère quitté le maquis et la légende raconte qu'il aurait vu le jour dans un camp de la rébellion

28 mai 2008

Caroline Stevan Mardi -27 mai 2008-letemps.ch

COLOMBIE. Le décès du chef Manuel Marulanda pourrait entraîner la fin de la lutte. Scénarios possibles à partir d'exemples historiques.
Caroline StevanMardi 27 mai 2008
Le «Vieux» est mort et certains veulent y voir la fin annoncée de la guérilla colombienne; Manuel Marulanda dirigeait les FARC depuis 1964. «Il était le chef incontesté depuis la création du mouvement, rien n'était discuté sans lui, note Gérard Chaliand, auteur de nombreux ouvrages sur les conflits irréguliers*. La succession sera forcément difficile, le groupe pourrait s'atomiser faute de leadership.»

Agé et malade, Manuel Marulanda restait une figure de référence pour ses troupes. «Les guérillas étant par définition irrationnelles - les cas de victoires sont assez rares -, elles ont besoin d'un leader charismatique pour fédérer les combattants, arguë Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques. Les FARC se sont peu à peu transformées d'un mouvement dur, je dirais presque pur, à une organisation de trafic, de criminalité et de racket. La déliquescence viendra certainement de conflits internes.» Moribonde ou non, la guérilla marxiste est forcément affaiblie par le décès récent de trois de ses dirigeants (voir infographie). Les autorités colombiennes en sont conscientes et ne cessent de multiplier les appels à la reddition. Le président Alvaro Uribe promet quelques liasses de dollars et un exil français à tous ceux qui sortiront de la jungle. «Il est difficile de savoir combien seront prêts à désarmer, admet Gérard Chaliand. Certains sont nés chez les FARC, ils ne peuvent imaginer une existence différente. D'autres sont âgés, usés par la guerre et pourraient se laisser tenter. Reste la question de la confiance.» En 1985 en effet, les FARC ont une première fois accepté de troquer les kalachnikovs contre un parti politique - «L'Union patriotique». Des centaines, ou des milliers de sympathisants, selon un bilan toujours controversé, ont été assassinés peu après.

Multiplicité de scénarios possibles

Différents modèles ont mené à l'élimination de guérillas à travers la planète, de la victoire cubaine à la rémission irlandaise en passant par la conquête politique du Népal. Difficile, pour l'heure, de savoir quelle sera la voie colombienne. Baisse du financement et disparition du chef figurent en bonne place dans les causes d'affaiblissement d'un groupe de résistance armée. «Le Sentier lumineux, au Pérou, s'est effondré après l'arrestation de son leader, de même que le PKK avec Öcalan (ndlr: rébellion kurde de Turquie), dans une moindre mesure, souligne Gérard Chaliand. Des meneurs de ce genre auraient eu tout intérêt à se suicider juste avant leur capture.» Au Salvador, en Irlande ou encore au Kosovo, des négociations ont abouti au désarmement des troupes. Des politiques de réconciliation nationale ont été menées au Guatemala ou au Chili. Au Népal, les maoïstes ont fini par réintégrer le jeu politique classique, remportant les élections d'avril dernier et boutant le roi Gyanendra hors de son palais. «D'une manière ou d'une autre, les chefs des guérillas sont récupérés après leur abdication car ils font partie des meilleurs éléments de la nation, constate Jean-Vincent Brisset. Seuls les plus dévoyés sont emprisonnés ou assassinés. Les autres sont réintégrés. Aucun pays ne peut se passer de ces élites.» Une victoire militaire, enfin, est parfois possible. En témoignent les exemples vietnamiens ou cubains.

Colombie: 142 procédures judiciaires contre le nouveau chef des Farc

BOGOTA, 27 mai 2008 (AFP)
Le nouveau chef de la guérilla marxiste des Farc, Alfonso Cano, fait l’objet de 142 procédures judiciaires en cours pour divers actes criminels tels que homicide, enlèvement, terrorisme, a indiqué mardi la justice colombienne.
M. Cano, dont le vrai nom est Guillermo Leon Saenz Vargas, a également été condamné dans 12 procès notamment pour homicide, terrorisme, enlèvement en vue d’une extorsion, a ajouté la justice dans un communiqué. La condamnation la plus récente contre M. Cano a été prononcée jeudi par le tribunal d’Antioquia (nord-ouest), soit une peine de 40 années de prison pour l’assassinat en captivité d’un gouverneur, un ex-ministre de la Défense et de huit militaires. La même condamnation inclut neuf dirigeants des Farc dont son fondateur historique Manuel Marulanda, décédé le 26 mars dernier d’une crise cardiaque. M. Marulanda a été remplacé par M. Cano, ont annoncé dimanche les Forces armées révolutionnaires colombiennes (Farc). 142 mandats d’arrêts pèsent sur le nouveau chef de la guérilla, soit autant que de procédures judiciaires en cours à son encontre. Outre les poursuites pour homicide, terrorisme, enlèvement en vue d’une extorsion, M. Cano est également visé par des accusations de rébellion, prise d’otages, recrutement illicite et violation d’immunité diplomatique, a précisé la justice. Par ailleurs, le gouvernement du président Alvaro Uribe l’accuse d’avoir dirigé en avril 2008 un procès qui a abouti à l’exécution de 40 guérilleros pour manquement à la discipline des Farc.

27 mai 2008

Un idéologue « dur » à la tête des Farc

PRUDENCE, PRUDENCE. Quarante-huit heures après l'annonce de la mort de Manuel Marulanda, le chef historique des Farc, les diplomates français veulent tempérer tout excès d'optimisme concernant la libération éventuelle d'Ingrid Betancourt.

Malade depuis de longs mois, voire depuis quelques années, le plus vieux guérillero du monde (80 ans... ou 78 selon les informations disponibles) avait déjà plus ou moins passé la main, même si l'armée colombienne est persuadée qu'il continuait à donner son avis. Son successeur, Alfonso Cano, 60 ans, l'idéologue des Farc, joue déjà un rôle prépondérant depuis 2004 au sein du mouvement marxiste-léniniste. « C'est un personnage très complexe, très intelligent, mais pas forcément plus souple que son mentor, décrypte Pascal Drouhaud, spécialiste du dossier, auteur d'un livre sur les Farc*. C'était le protégé de Marulanda. Mais il se retrouve dans une position difficile car l'année 2008 a été terrible pour les Farc avec une série de revers militaires, des désertions spectaculaires et la perte de plusieurs dirigeants historiques. On ne sait pas exactement de quelle façon il orientera la guérilla dans les mois qui viennent. » « L'espoir pour Ingrid serait que les guérilleros qui la détiennent se rendent » Lunettes de vue à grosse monture, barbe noire et treillis militaire : les dernières photos d'Alfonso Cano ont été prises en 2000-2001 au moment où la guérilla négociait avec le gouvernement colombien. C'était avant l'arrivée au pouvoir d'Alvaro Uribe et de sa politique répressive plébiscitée par la population. Né le 21 juillet 1948, membre des Jeunesses communistes, Guillermo León Sáenz Vargas, alias Alfonso Cano, a suivi des études d'anthropologie à l'université de Bogotá. Il a été emprisonné six mois pour troubles à l'ordre public avant de rejoindre la clandestinité. Très strict, adepte d'un style de vie quasi monacal, marié à une combattante du nom de Patricia, il a été condamné à quarante ans de prison par contumace, début 2008, pour avoir ordonné l'exécution de quarante guérilleros pour manquement à la discipline. Tout sauf un tendre. Ancien directeur de l'AFP à Bogotá, Jacques Thomet ne croit pas que sa nomination à la tête des Farc change quoi que ce soit dans l'immédiat : « Le mouvement n'est pas divisé en deux comme certains voudraient le croire, avec d'un côté les bons et de l'autre les méchants. La guérilla a toujours employé des méthodes violentes. Aujourd'hui, elle est atomisée, laminée par l'armée colombienne. Du coup, chaque groupe est autonome. Il n'y a plus vraiment de gouvernement central. L'espoir pour Ingrid serait que les guérilleros qui la détiennent se rendent en échange d'une récompense ou d'une promesse d'amnistie. » Nicolas Sarkozy continue de suivre le dossier de très près. Mais il a demandé à ses ministres d'éviter toute déclaration susceptible de nuire à la vie des otages. De son côté, Astrid Betancourt, la soeur d'Ingrid, se veut optimiste : « La nomination de Cano montre que les Farc ont choisi de poursuivre la voie de l'option politique, qui a déjà conduit à la libération unilatérale de six otages. C'est en soi un soulagement. »

25 mai 2008

Les FARC prêts à libérer des otages dont Betancourt, selon Bogota

Les autorités colombiennes ont confirmé samedi la mort de Manuel Marulanda, fondateur et commandant en chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). L'homme est décédé après plus de quarante années de lutte passées dans la jungle.
Toutefois, il reste difficile de prédire les conséquences de ce décès sur le sort des dizaines d'otages que retiennent les FARC. De sont côté, le président colombien Alvaro Uribe a annoncé publiquement samedi soir que des chefs de la guérilla étaient prêts à se démobiliser et à libérer des otages dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.
L'ex-candidate à la présidentielle, est otage de la guérilla colombienne des FARC depuis plus de six ans. Ses conditions de santé sont alarmantes, selon des témoignages concordants.
Le chef des FARC, âgé de 80 ans et vétéran de la guérilla, est mort le 26 mars. Son remplaçant à la tête du mouvement devrait être Alfonso Cano, considéré comme l'actuel responsable idéologique.
Les circonstances de son décès ne sont pas encore confirmées, a précisé le ministère, qui n'a présenté aucune photographie ou document prouvant la disparition du chef guérillero surnommé "Tirofijo" (en plein dans le mille).
De son côté la France, accueillerait la confirmation de la mort du chef des FARC Manuel Marulanda avec "une grande joie", a déclaré dimanche la secrétaire d'Etat Rama Yade

BOGOTA (Reuters) - Manuel Marulanda, fondateur et commandant en chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), est mort après plus de quarante années de lutte dans la jungle, confirme le gouvernement colombien.
Sa mort, si elle est avérée, serait le coup le plus dur porté aux Farc, le plus ancien mouvement de guérilla encore en activité en Amérique latine apparu en 1964 et qui détient plusieurs dizaines d'otages, dont la sénatrice franco-colombienne Ingrid Betancourt.
"Via le renseignement militaire, nous avons appris que Pedro Antonio Marin, alias Manuel Marulanda ou 'Tirofijo' (en plein dans le mille), le principal chef des Farc, était mort", a déclaré le ministère de la Défense dans un communiqué.
"Selon ces informations, 'Tirofijo' est mort le 26 mars dernier à 18h30. Les causes du décès doivent encore être confirmées", a dit le chef d'état-major de l'armée colombienne, l'amiral David Rene Moreno, qui a mis au défi les Farc de prouver le contraire.
Le ministre de la Défense, Juan Manuel Santos, a précisé au magazine Semana qu'une source avait déclaré aux autorités que deux hypothèses étaient retenues à ce stade par Bogota: le commandant en chef des Farc aurait été tué dans un bombardement aérien, ou aurait succombé à une crise cardiaque.
De violents bombardements ont eu lieu à cette époque dans le secteur du Sud colombien où les autorités pensaient que Marulanda, qui n'avait plus été vu en public depuis plus de cinq ans, se cachait.
"Ces sources sont sérieuses, nous l'espérons", a dit le président Alvaro Uribe, dont le père a été tué par les Farc il y a plus de vingt ans.
Il est difficile de prédire les conséquences de son décès sur le sort des dizaines d'otages que retiennent les Farc.
Uribe a déclaré à la presse qu'un groupe de rebelles prêts à se rendre avaient contacté les autorités et qu'ils s'étaient dits prêts à libérer des otages, dont Ingrid Betancourt. Mais, a ajouté Uribe, un autre groupe de commandants des Farc se disent déterminés à poursuivre la lutte.
D'après l'amiral Moreno, Marulanda devrait être remplacé par Alfonso Cano.
"UN GÉANT À L'AGONIE"
Marulanda serait né en 1930 - sa date de naissance exacte n'est pas connue. Il avait organisé et structuré les Farc, créés en 1964 pour arracher aux autorités une réforme agraire et une plus grande justice sociale.
Après quatre décennies de lutte, les Farc, qui ont compté jusqu'à 17.000 guérilléros, ont subi ces dernières années de lourds revers militaires dans la campagne sécuritaire lancée par le président Alvaro Uribe, élu une première fois en 2002 et soutenu par les Etats-Unis.
Plusieurs commandants haut placés dans la hiérarchie rebelle ont été tués ou capturés récemment, dont Raul Reyes, considéré comme le numéro deux du mouvement, tué début mars lors d'un raid mené par l'armée colombienne en territoire équatorien.
Le mouvement a perdu de son soutien populaire et des désertions en série ont affaibli ses capacités opérationnelles. Ses effectifs actuels seraient plus proches des 9.000 combattants.
Mais il demeure néanmoins une force puissante dans certaines régions de Colombie, tirant ses ressources financières du trafic de cocaïne et des enlèvements avec demande de rançon.
"Les Farc sont comme un géant qui agonise, un géant qui agonise lentement, mais c'est le début de la fin", assure Pablo Casas, analyste du groupe d'études et de réflexion Sécurité & démocratie, basé à Bogota. Insistant sur l'importance du rôle que jouait Marulanda dans la cohésion de la guérilla, Casas estime qu'"il n'existe aucun autre facteur susceptible de maintenir la force de cette structure".
"LES MORTS DE TIROFIJO"
De nombreuses rumeurs avaient déjà circulé sur la mort ou sur l'état de santé du commandant des Farc. Au point qu'en 1972, l'écrivain colombien Arturo Alape écrivait un livre intitulé "Les morts de Tirofijo". Mais elles n'avaient jamais trouvé confirmation jusqu'à samedi.
Cette année, certains médias affirmaient que Marulanda souffrait d'un cancer de la prostate.
"Lorsque je mourrai, 20 ou 30 guérilléros au moins me remplaceront", avait-il affirmé il y a quelques années dans une interview accordée à la télévision vénézuélienne Globovision.
Version française Eric Faye et Henri-Pierre André