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Merci aux membres du comité Arnaud, Hervé, Camille ,Sophie, Fanny, Christophe, ma grande amie Laurence et Marion (et tous les autres membres d'Agir Pour Ingrid).

Un gros merci à mes collègues d'Arcachon.
Ma très patiente et sensible directrice Sabine, mes adorables collègues Audrey et Sandra et ma petite Soeur Christelle et à l'ensemble du personnel du SIBA ainsi qu'aux élus du Bassin d'Arcachon et de Gironde.

Et aussi merci de vous avoir croisé vos chemins (spirituellement) Fabrice, Mélanie et Lorenzo et mon plus profond respect à vous Ingrid Betancourt. Nous devons continuer, vivre c’est s’engager

Encore un grand merci pour Sabine, Christelle et laurence, sans ma "maman", ma "petite soeur" et ma "jumelle" je n'aurais pas pu faire cela, vous m'avez donner un équilibre et vous m'avez rattraper quand j'ai perdu le cap, sans vous je n'aurais pas pu me relever aussi rapidement, ce comité m'a permis de faire de très belle rencontre de voir de belle personne.

Dans chacune de vous je retrouve de la dignité, du courage et la determination, les valeurs d'une certaine personne...

Merci Sabine, j'attends tes récits...
Merci Christelle, je reçois ta gentillesse...
Merci Laurence, je t'attends...

bonne route à tous, ce fut un beau moment...

Mais nous avons un nouveau combat

12 avril 2008

Ces marches pour Maman risquent d'être les dernières

Lorenzo Delloye avait 13 ans quand sa mère, Ingrid Betancourt, a été enlevée par les Forces armées révolutionnaires de Colombie dans la province du Caguan, près de la ville de Florencia (sud-est du pays, à 700 kilomètres de Bogotá). Cela fait maintenant six ans qu'elle est otage. Lorenzo lance un appel à une participation massive des citoyens aux « marches blanches » qui sont organisées aujourd'hui.« Sud Ouest Dimanche ». Que penser du fait que votre mère ait entamé une grève de la faim alors qu'elle est gravement malade ?Lorenzo Delloye. Il faut bien comprendre que ma mère va très mal. Mais cette grève de la faim est un moyen pour elle de lutter. Elle livre son ultime combat, un combat pour la vie, un combat pour la liberté. Elle met les Farc et le gouvernement colombien devant leurs responsabilités. Manuel Marulanda va-t-il simplement être un chef de bande qui ne respecte pas la dignité humaine et laisse mourir les otages, ou va-t-il être digne d'un chef de guerre et non pas d'un criminel de guerre ? Pour ce qui est du président Uribe, il ne faut pas que ses actions s'arrêtent au symbole.3 Pour parler du président colombien, avez-vous eu parfois le sentiment que votre mère en a été également l'otage ?C'est certain. Uribe assume une politique de guerre, ce qui ne rend pas les choses faciles.3 Pensez-vous que l'assassinat récent de Raul Reyes, numéro deux des Farc, a faussé la négociation ?Elle fait partie du double jeu employé par le gouvernement colombien. Le mardi 26 février, Uribe a fait une conférence, au Panama, pour rappeler l'importance de l'accord humanitaire pour récupérer les otages. Le lendemain le ministre Araujo, un ancien détenu des Farc, redit les mots du président. Trois jours après, Raul Reyes est mort, lors d'un raid colombien. Il est inadmissible de tuer le seul interlocuteur capable de négocier avec la Colombie et la communauté internationale.3 La mission humanitaire (France-Espagne-Suisse) qui vient d'arriver à Bogotá et la promesse d'Uribe de ne pas mener d'opération militaire dans la zone où se trouverait Ingrid suscitent-elles de l'espoir ?J'espère simplement que cette mission pourra vraiment rencontrer Maman et d'autres personnes qui sont en situation critique. D'abord, il faut souhaiter qu'elle puisse leur apporter des soins mais aussi renouer le contact avec les Farc et arriver, le plus vite possible, à la libération des otages. Le problème, c'est que nous n'avons plus le temps de tergiverser.3 Selon vous, Hugo Chavez est-il le seul à posséder les clés d'une possible libération ?Ce n'est certainement pas lui seul. Ce qui est certain, c'est que tous les efforts sont les bienvenus. Il ne faut pas oublier le rôle de médiateur du président vénézuélien. Ce serait bien que le Venezuela et la Colombie essaient d'oublier leurs conflits d'intérêts et agissent ensemble, avec le reste du monde, pour aller vers un accord. Il faut que l'humanitaire prime. C'est vraiment l'honneur de la Colombie qui est dans la jungle. Ces otages ont donné leur sang pour la démocratie, et s'ils ont bien un droit, c'est celui de retourner à la liberté.3 Après ces six ans, n'êtes-vous pas allé d'espoir déçu en espoir déçu ?Bien sûr. Quand on a de l'espoir, c'est le temps qui s'accélère et, brusquement, le temps s'arrête et il faut repartir de zéro. Aujourd'hui on n'a pas le droit à ce recommencement. Ma mère est malade, en danger de mort, et ce sont les sources du président Sarkozy qui l'indiquent.3 Quel est le dernier souvenir que vous gardez de votre mère ?Il y a une image que je n'arrive pas à sortir de ma tête, c'est celle de la dernière vidéo. Qu'est devenue Maman ? Qu'est devenue cette femme qui a perdu 30 kilos ? Et pourtant elle se bat toujours, avec un courage hallucinant, en ne se soumettant pas au jeu des Farc.3 Que représentent pour vous la mobilisation autour d'Ingrid et particulièrement les « marches blanches » de ce dimanche ?C'est très important. Cela a été prouvé par le passé : plus il y a de pression, plus il y a de libérations d'otages. Cette marche sera certainement la dernière parce que nous avons peu de temps devant nous. Elle doit être décisive. S'il y a des gens qui veulent crier « liberté » et veulent que leur cri soit entendu de l'autre côté de l'Atlantique, dans la jungle colombienne, il faut qu'ils soient là aujourd'hui. C'est la marche la plus importante. La dernière.

Ingrid Betancourt "très faible mais pas en grève de la faim", répète sa mère

PARIS, 12 avr 2008 (AFP)

L’otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, aux mains de la guérilla des Farc depuis plus de six ans et dont l’état de santé inspire l’inquiétude "est très faible mais ne fait pas une grève de la faim", a répété vendredi sa mère Yolanda Pulecio.
Interrogée par France 3 à Bogota sur les rumeurs alarmistes concernant l’état de santé de sa fille qui ont motivé, selon Paris, l’envoi d’une mission humanitaire rejetée officiellement mardi par les Farc, Mme Pulecio a estimé que "Ingrid n’est pas dans un état si grave". "Ce sont des inventions. J’ai parlé avec le médecin qui a vu Ingrid dans la jungle. Elle n’a pas d’hépatite B. Elle n’a pas de leshmaniose (maladie de peau qui peut parfois toucher le foie)", a-t-elle affirmé. "Jamais Ingrid ne va faire une grève de la faim. Ingrid adore ses enfants, adore sa famille. Elle est très faible mais elle n’est pas suicidaire", a-t-elle martelé. Les chaînes de télévision colombiennes avaient révélé le 4 avril le diagnostic établi par un médecin des Farc qui, selon elles, avait examiné Ingrid Betancourt à une date non précisée et qui avait été arrêté deux semaines plus tôt.

Selon le comité de soutien à Ingrid Betancourt (CSIB) et plusieurs membres de sa famille, le médecin français de la mission qui a établi son diagnostic à partir de ces éléments et des témoignages d’ex-otages, pense qu’elle souffre "de paludisme et les syndromes hépatiques qu’elle présente peuvent être le fait de kystes amibiens fixés sur son foie" et non d’une rechute d’hépatite. "Une amibiase peut déboucher sur des complications fatales en cas d’absence de soins", a souligné le CSIB.

Concernant les efforts pour obtenir la libération de l’otage, "il y a plusieurs choses que l’on est en train de faire", a dit Mme Pulecio sans plus de précisions. "C’est entre la France et le Venezuela qu’il faut faire les choses. La France a beaucoup fait. Maintenant, il faut avoir une communication avec les Farc" car, a-t-elle souligné, "c’est la guérilla qui a le dernier mot". Le chef de la diplomatie Bernard Kouchner doit se rendre dans la région prochainement. Les Farc entendent échanger 39 otages dits "politiques", dont Ingrid Betancourt et trois Américains, contre 500 guérilleros emprisonnés.

9 avril 2008

Nul ne sait avec exactitude à quel degré l'état de santé d'Ingrid Betancourt Pulecio s'est détérioré. Mais les nouvelles - et les rumeurs - alarmantes en provenance du fin fond de l'Amazonie font craindre le pire. Surtout depuis sa lettre du 24 octobre 2007, dans laquelle l'ancienne candidate à la présidence de la République colombienne avait déjà, disait-elle, quitté le "monde des vivants"... Dans les ténèbres de la jungle, ses geôliers l'avaient alors autorisée à rédiger un courrier à sa famille pour accompagner l'enregistrement vidéo où elle était apparue, visage baissé, amaigrie, spectrale.

La lecture de cette missive aux accents testamentaires - 12 pages d'une écriture serrée - ne laissait guère de place à l'espoir. C'était une lettre d'adieu. Qui s'achevait par ces mots, à glacer le sang: "Pendant plusieurs années, j'ai pensé qu'aussi longtemps que j'étais vivante et que je continuais à respirer, je me devais de continuer à héberger l'espoir. Mais je n'ai plus la même force et continuer à y croire m'est devenu très difficile. Cependant, je voudrais que vous sentiez que ce que vous avez fait pour nous a fait la différence. Car nous nous sommes sentis des êtres humains. Bon, ma petite maman, que Dieu nous aide, nous guide et nous protège. Pour toujours et à jamais."

Elle a sombré dans la dépression Ces dernières semaines de captivité ont sans doute été les plus cruelles. Vraisemblablement atteinte d'hépatite B et de leishmaniose, une terrible affection cutanée transmise par des moustiques, Ingrid Betancourt, après des années de résistance, a fini par sombrer dans la dépression. Son calvaire semble loin d'être terminé, après les libérations successives de son ancienne directrice de campagne, Clara Rojas, de la parlementaire Consuelo Gonzalez et de quatre autres hommes politiques, en janvier et février.
A quoi songe Ingrid? Qu'elle sera vraisemblablement la dernière à être délivrée du cauchemar qui est le sien depuis déjà six ans et sept semaines. Aux yeux des Forces armées
révolutionnaires de Colombie (Farc), la sénatrice franco-colombienne est devenue, au fil des ans, un trésor de guerre inestimable, une sorte de "joyau de la couronne" dont la médiatisation leur offre une plate-forme politique dans la presse internationale, notamment française. Une carte maîtresse entre les mains d'une organisation que l'Union européenne, les Etats-Unis et la Colombie qualifient de "terroriste".

Dans les oubliettes suffocantes et à demi-obscures de l'Amazonie, à la merci de geôliers de plus en plus cruels, Ingrid Betancourt en est-elle venue à penser, tout compte fait, que le seul moyen de se libérer de ses bourreaux est de se laisser mourir? Ce n'est pas exclu. Femme politique d'un courage physique exceptionnel, elle a en tout cas envisagé que sa disparition porterait un coup dur à l'image internationale de ceux qui sont devenus, au fil de l'épreuve, ses ennemis intimes.
Le récit de Pinchao Depuis le début de sa captivité, Ingrid Betancourt se comporte en résistante. Dans son livre Mon évasion vers la liberté, un best-seller en Colombie, à paraître en France en mai (éd. Florent Massot), le policier John Frank Pinchao, qui s'est évadé en avril 2007, décrit sa codétenue comme une femme aux convictions inébranlables, restée fidèle à ses principes démocratiques et humanistes. Malgré la sauvagerie et l'intransigeance de ses geôliers, elle a toujours refusé l'arbitraire et exigé le respect de la dignité de tous les détenus.

John Franck Pinchao, qui s'est évadé en avril 2007, décrit sa codétenue comme une résistante aux convictions inébranlables.
Ainsi, raconte Pinchao, elle s'improvise porte-parole des otages afin de demander aux guérilleros de leur retirer les chaînes avec lesquelles ils sont attachés. Et elle obtient gain de cause. Un autre jour, elle organise une "grève" pour réclamer une meilleure alimentation. Parfois, ses compagnons se querellent en raison de l'exiguïté de l'enclos barbelé où ils sont parqués. Elle les sermonne alors en leur rappelant qu'il faut se serrer les coudes.

En d'autres circonstances, Ingrid se fait l'avocate, ou l'infirmière, des plus faibles. Quand l'ex-sénateur Luis Eladio Perez est cloué au lit plusieurs mois à cause de crises diabétiques aiguës, elle reste à son chevet. Chaque jour, elle fait sa toilette et vide ce qui lui sert de pot de chambre. "Je dois ma vie à Ingrid, confie-t-il après sa libération, en février. Quand j'ai fait des comas diabétiques, quand j'ai eu un infarctus, Ingrid s'est dévouée corps et âme pour me tirer vers l'avant. Elle s'est occupée de moi quand je ne pouvais pas faire un pas. Elle m'a permis de revivre."

Quatre tentatives d'évasion Cette force de caractère, la captive s'en est également servie pour tenter de s'évader. A quatre reprises, Ingrid a essayé de fuir l'enfer vert du "pays des Farc". Dès le lendemain de sa capture, le 23 février 2002, sur la route de San Vicente del Caguan, elle réfléchit au moyen d'échapper au monde sordide des Farc. Le 24, alors qu'elle est encore assommée par ce qui s'est produit la veille, ses gardiens lui proposent de se distraire à l'aide d'un échiquier. Bien qu'elle ne sache pas jouer aux échecs, la sénatrice accepte en calculant que cela lui permettrait de discuter avec Clara Rojas, son amie d'infortune, sans éveiller les soupçons.

Un mois plus tard, à la fin de mars 2002, les deux femmes trompent nuitamment la vigilance des guérilleros. Afin que personne ne se doute de leur absence, les fuyardes empruntent les bottes de deux autres otages et les placent près de leurs paillasses - une tactique qu'Ingrid utilisera à chacune de ses tentatives ultérieures. La guérilla croit les captives endormies; en fait, elles courent vers la liberté. Leur plan est simple: atteindre une rivière et se laisser porter par le courant.

Mais le rêve tourne court. La nuit, sous l'épais feuillage de l'Amazonie, l'obscurité est totale. Le jour, la végétation ne laisse pas filtrer les rayons du soleil. Impossible de s'orienter grâce au ciel : celui-ci est invisible. Sans alimentation, les deux femmes s'épuisent vite et s'endorment où elles peuvent. Désorientées, perdues, démoralisées, elles atteignent un cours d'eau. Là, elles hèlent une embarcation dans l'espoir d'être secourues. Manque de chance, ses occupants sont des guérilleros en patrouille qui les cueillent dans un état pitoyable...

Ensemble, elles tentent deux nouvelles évasions. "Une fois, bien qu'elles réussissent à demeurer deux jours en liberté, leur énergie n'est plus la même, relate l'hebdomadaire Semana, qui a reconstitué le déroulement de la captivité d'Ingrid. Finalement, elles retournent d'elles-mêmes au campement, le moral en berne." Plus navrant encore: des reproches mutuels écornent leur amitié, qui ne s'en relèvera pas...

L'ex-sénateur est l'un des otages avec qui Ingrid Betancourt noue une solide amitié.
Séparée de Clara RojasEn août 2003, Ingrid Betancourt est séparée de Clara Rojas. La guérilla la place parmi un groupe de prisonniers où elle demeurera jusqu'en août 2007. Celui-ci se compose de militaires, de policiers, d'hommes politiques et de trois Américains. C'est là qu'elle noue de très solides amitiés avec trois autres otages: le policier John Frank Pinchao (évadé en avril 2007), Marc Gonçalves (l'un des trois Américains, toujours aux mains des Farc) et l'ex-sénateur Luis Eladio Perez (libéré en février).

C'est avec ce dernier qu'elle tente une quatrième et ultime évasion. Cette fois, Ingrid patiente six mois, le temps que son ami se rétablisse d'une leishmaniose. Un soir, les deux fugitifs abandonnent le campement. Tout se passe relativement bien: ils descendent, la nuit, le lit d'une rivière vers l'inconnu. Mais, le sixième jour, ils se rendent compte que le froid fait souffrir Luis Eladio, encore convalescent. Ingrid choisit alors de sacrifier son rêve de liberté. Lorsqu'ils voient passer une lancha (barque) pleine de guérilleros, les deux prennent le parti de se rendre.
Au retour, Ingrid est sévèrement punie. Mais elle décide de résister aux hors-la-loi qui entreprennent de l'enchaîner. "Gardez bien cette image en mémoire, vous le regretterez toute votre vie!" hurle-t-elle. Finalement, elle est terrassée par ses gardes-chiourme, qui l'attachent à proximité immédiate des latrines. "Comme ça, les guérilleros ne prenaient même pas la peine de se déplacer pour la détacher lorsqu'elle voulait aller aux toilettes", explique crûment le policier Pinchao.

"Ils se sont acharnés contre elle" Son esprit de résistance, son attitude défiante, son stoïcisme durcissent encore ses gardiens. "Ils se sont acharnés contre elle", a révélé l'ex-sénateur Luis Eladio Perez. "Elle était sans cesse punie", confirme Pinchao. Tout est prétexte à brimades et humiliations. Elle qui aime tant nager n'a pas le droit de se baigner dans la rivière au-delà d'une certaine limite que les autres otages peuvent, quant à eux, dépasser. Un jour, elle demande aux guérilleros la permission d'aménager le sol de son petit abri avec des cailloux. Ils la laissent faire et, goguenards, l'observent toute la journée peiner sous le poids des sacs de pierres. Pour rien... Le lendemain, ils annoncent qu'ils doivent lever le camp.

Lorsque Ingrid Betancourt tombe malade, apparemment d'une hépatite chronique, les hommes des Farc la transportent dans un hamac, en guise de brancard. Surtout, ils la cognent contre les troncs d'arbre et la laissent tomber comme un fardeau lorsqu'ils font une halte. Pour les guérilleros, les otages sont des marchandises. Quand ils en parlent, c'est avec un cynisme inhumain. "Pour ce que j'en sais, c'est une femme grossière, volcanique et provocatrice", écrivait en février dernier le défunt n° 2 des Farc, Raul Reyes, dans une correspondance interne à la guérilla, ainsi que l'a révélé le contenu de l'un de ses ordinateurs saisis par l'armée...

Malgré les brimades, la boue, les maladies, les privations, la flamme qui anime Ingrid vacille mais ne s'éteint pas. Au fond de la jungle, elle continue de rêver à la présidence. Et rédige un projet politique en 190 points, dont certains sont peut-être utopiques: elle projette, par exemple, de créer une ville nouvelle, à l'image de Brasilia, où seraient relogées toutes les familles paysannes chassées de leurs terres par la violence, ou encore de transformer les bidonvilles en zones piétonnières plantées d'arbres fruitiers.

En toutes circonstances, elle encourage son ami John Frank Pinchao à ne pas baisser les bras. "Elle me disait que je devais voir plus loin que le bout de mon nez", écrit le policier dans son livre. Ingrid lui donne des cours de français et lui apprend La Marseillaise. Un jour, lui promet-elle, il connaîtra Paris. La promesse s'est réalisée : après son évasion, le policier s'est rendu au pied de la tour Eiffel. Il a repensé aux leçons de français que lui prodiguait son ami : "Je ne danse pas"; "C'est joli"; "Je m'appelle John Frank Pinchao", répétait-il mentalement. Pendant des semaines, Ingrid a aussi tenté de lui apprendre à nager. Cela lui a sauvé la vie: plusieurs fois, au cours de sa fuite de dix-neuf jours à travers la forêt, le jeune policier a dû traverser lacs et rivières. "Elle a été mon guide, ma lumière dans l'obscurité", dit-il de cette femme à qui il a dédié son récit.

Paris, l'autre moitié d'elle-même Hélas, pour l'instant, il n'y a pas de happy end à "l'affaire Betancourt". Contrairement à Clara Rojas ou à Consuelo Gonzalez, libérées en janvier dernier, Ingrid n'a pas eu le droit de retrouver sa famille. Ni de serrer dans ses bras sa maman adorée, Yolanda, son père, Gabriel (mort de chagrin après l'enlèvement de sa fille), ses enfants chéris, Mélanie et Lorenzo ("Mela" et "Loli"), âgés de 22 et 19 ans, ni Fabrice Delloye et Juan Carlos Lecompte, ses maris successifs. Cela fait plus de six ans qu'elle n'a pas revu Bogota, cette capitale andine perchée à 2 600 mètres d'altitude. Ni Paris et sa place Saint-Sulpice, où elle aimait boire un thé au café de la Mairie. Paris, cette autre moitié d'elle-même, à laquelle toute son histoire est liée...
C'est là que, bébé, cette femme pourtant née en Colombie un 25 décembre 1961 a appris à marcher. Car les premières années de son existence se déroulent en lisière du bois de Boulogne, dans une maison cossue de Neuilly-sur-Seine. A 5 ans, elle retourne dans sa ville natale de Bogota, où son père est nommé ministre de l'Education nationale.
C'est le début d'une série d'allers-retours entre les deux capitales. Ingrid et sa sœur, Astrid, intègrent les classes primaires de l'un des établissements les plus chics de la ville, le lycée français Louis-Pasteur. En 1968, retour à Paris. La famille Betancourt emménage dans un appartement de 500 mètres carrés sur l'avenue Foch. Gabriel vient d'être nommé ambassadeur de Colombie à l'Unesco, tandis que son épouse, Yolanda, une ancienne reine de beauté de quinze ans sa cadette, devient fonctionnaire de l'ambassade de Colombie, à deux pas du palais de l'Elysée. Mais, à l'adolescence, Ingrid, de retour à Bogota avec ses parents, réintègre les bancs du lycée Pasteur.

A sa majorité, enfin, elle obtient de son père l'autorisation d'étudier à Paris, à Sciences po. L'un de ses professeurs se nomme Dominique de Villepin. Naturellement, ils se lient d'amitié, car le futur ministre des Affaires étrangères, élevé à Caracas, au Venezuela, a lui aussi le cœur qui balance entre les Andes et les bords de Seine. A la même période, comme pour parachever son ancrage français, Ingrid se marie avec Fabrice Delloye, un attaché commercial du Quai d'Orsay. Leurs deux enfants naissent sur le sol français.

L'appel de la Colombie Cependant, au début des années 1990, la Latino-Américaine sent monter en elle l'irrésistible appel de la Colombie. Cette fois, le retour est définitif. A cette époque, ce pays deux fois plus étendu que la France, traversé par les Andes et à moitié recouvert de forêt vierge, est ravagé par la criminalité (30 000 morts violentes par an, record mondial), le trafic de cocaïne et la corruption de la vie politique. A cela s'ajoutent d'importants groupes de guérilla, dont le plus nombreux, ancien et violent s'appelle les Farc. De son côté, l'armée, sous-dimensionnée pour faire face à de tels défis, s'adjoint les services de groupes paramilitaires, lesquels sombrent à leur tour dans le trafic de drogue, la criminalité et l'hyperviolence.

C'est dans ce contexte qu'Ingrid Betancourt se lance dans la politique. Elle révèle aussitôt des dons innés pour la communication. Candidate aux législatives de 1994 - elle a alors 34 ans - elle mène une campagne audacieuse. Elle se fait connaître en distribuant des préservatifs dans la rue, afin, explique-t-elle aux automobilistes éberlués, de "protéger la Colombie contre la corruption". Les journalistes adorent.

En un temps record, grâce à son extraordinaire capacité d'expression, elle devient la meilleure communicante de la politique colombienne. Elue, elle saute en marche dans le train du scandale de corruption qui éclabousse le président Ernesto Samper, fraîchement élu et dont la campagne a reçu le coup de pouce financier du cartel de Cali. Un soir, en direct à la télévision, Ingrid accuse sans preuve le président Samper d'avoir commandité cinq assassinats. Un autre jour, nouveau happening : afin de protester contre les conclusions d'une commission d'enquête qui absolvent le chef de l'Etat, elle organise une grève de la faim (qui durera quinze jours) dans l'enceinte du Congrès. Et en 1998, portée par ses succès médiatiques, elle est confortablement élue au Sénat, sous l'étiquette du parti qu'elle vient de fonder avec l'aide de son second mari, le publicitaire Juan Carlos Lecompte: Oxigeno Verde, affilié aux Verts européens.

La Rage au coeur, sa consécrationMais la véritable consécration, c'est en France qu'elle l'obtient. En 2001, encore une inconnue dans l'Hexagone, Ingrid Betancourt publie La Rage au cœur, une autobiographie dont le lancement est aussi parfait qu'un départ de fusée réussi. Propulsées par le passage d'Ingrid sur le plateau des Racines et des ailes, sur France 3, où elle crève l'écran, les ventes de La Rage au cœur atteignent le chiffre vertigineux de 210 000 exemplaires. Un vrai phénomène d'édition.

"Cela fait deux cents ans, écrit-elle, qu'une poignée de grandes familles descendant de conquistadors espagnols pillent le pays et exploitent les pauvres. Je sais de quoi je parle, car je fais moi-même partie de cette caste de privilégiés." A Bogota, cette présentation simpliste fait grincer des dents. La presse ironise sur cette nouvelle Jeanne d'Arc qui se présente en France comme un modèle de pureté dans un monde de brutes.

Les lecteurs relèvent vite les imprécisions du récit. A commencer par les deux tentatives d'assassinat dont Ingrid prétend avoir été la cible... mais dont personne n'a jamais entendu parler en Colombie. Au reste, l'auteur a parfois des accents messianiques. Lorsqu'elle évoque ses compatriotes, Ingrid écrit "mi pueblo" (mon peuple), une terminologie inusitée, même au sein de la classe politique colombienne. A Paris, en revanche, Ingrid Betancourt n'a que des admirateurs: la presse fait ses gros titres sur "L'héroïne", "La femme à abattre", "La guerrière des Andes" ou encore "La femme qui défie le cartel"...

La France conquise, reste à subjuguer la Colombie. Même si Ingrid est certaine de sa bonne étoile, la tâche s'avère difficile. Lorsqu'elle se lance, à 40 ans, dans la course à la présidentielle de 2002, elle est créditée d'à peine 1 % des intentions de vote (ce qui sera effectivement son score à l'arrivée, lors du scrutin qui se déroule alors qu'elle est prisonnière).

Climat tendu en février 2002A cette époque, le pays vit dans un étrange climat de paix armée. Trois ans auparavant, le président (sortant) Andres Pastrana a concédé aux Farc une vaste zone démilitarisée aussi grande que la Suisse, située dans la région du Caguan (sud). C'est la première fois qu'un gouvernant colombien fait un geste si généreux à l'égard de la guérilla. Objectif: amadouer les rebelles pour amorcer le dialogue et tenter de parvenir à un accord de paix. Après quarante mois, cependant, les négociations piétinent. Car les Farc jouent double jeu. Depuis le début, la guérilla utilise son sanctuaire pour renforcer son armement, enrôler de nouvelles recrues, cacher les otages en sa possession et trafiquer de la cocaïne dans des proportions comparables à celles des cartels.

En février 2002, en pleine campagne présidentielle (dont le favori est Alvaro Uribe), le président Pastrana comprend qu'il a été berné par le leader historique des Farc, Manuel Marulanda, expert dans l'art de se faire passer pour un brave paysan naïf. Le 20, le climat se tend soudain. Les Farc prennent en otage le président de la commission de paix du Sénat et dynamitent un pont. Les négociations sont instantanément rompues. Pastrana lance l'opération militaire "Thanatos". Des avions chasseurs tentent d'atteindre les Farc, rapidement repliées dans le maquis. La zone démilitarisée se transforme en zone à haute tension.

Le 23 février, la candidate Ingrid Betancourt et sa colistière, Clara Rojas, se présentent dans la région. Ingrid veut à tout prix se rendre au cœur de la zone "démilitarisée", afin d'atteindre la ville de San Vicente del Caguan, où l'armée vient de débarquer et dont le maire est membre de son parti, Oxigeno Verde. Des officiers tentent de la dissuader. Elle insiste. Le président Pastrana s'apprête justement à s'y rendre par avion pour réaffirmer sur place la souveraineté de l'Etat colombien. Mais il n'y a plus de place à bord.

Finalement, elle s'y rend par la route qui traverse un secteur infesté de guérilleros. Après 42 kilomètres, Ingrid Betancourt et Clara Rojas sont arrêtées à un barrage routier dressé par la guérilla. Et le destin de cette femme qui rêvait de changer le monde bascule alors dans le cauchemar absolu. Dont le monde, à son tour, veut toujours croire qu'elle reviendra.

Caracas, 8 de Abril de 2008.

Suit le texte complet du communiqué :

1. La libération unilatérale de cinq membres du congrès et d'une ex-candidate à la vice-présidence, intervenue entre janvier et février, a été avant tout un geste de générosité et de volonté politique des Farc, non de faiblesse ou le résultat d'une pression, comme de façon erronée le gouvernement de monsieur Uribe le présume. De telles libérations ont obéi à une décision souveraine des Farc stimulée par le travail humanitaire continu du Président Hugo Chavez et de la sénatrice Piedad Córdoba.

2. Depuis la dernière libération unilatérale du 27 février nous avons attendu le décret présidentiel ordonnant le dégagement militaire de Pradera et Florida pour concrétiser là, avec la garantie de la présence guerrillera, l'accord d'échange humanitaire. Les guérilleros détenus dans les prisons de la Colombie et des États-Unis, sont notre priorité. Nous repoussons la qualification fausse du délit politique qui vise à empêcher que les guérilleros sortent des prisons. Nous ne réclamons à personne le statut de réfugié, utilisé comme nom camouflé de l'exil et de l'institutionnalisation du délit d'opinion.

3. Nous regrettons profondément que tandis que nous favorisions des faits palpables en direction de l'échange de prisonniers, le Président Uribe planifiait et mettait à exécution l'assassinat vicieux du commandant Raul Reyes, en blessant à mort l'espoir d'un échange humanitaire et de paix. Celui qui ordonne à ses généraux le sauvetage militaire à sang et à feu, ne veut pas d'échange. Celui qui offre des millions de dollars en appelant instamment à la désertion des prisonniers, n'est pas pour l'échange. C'est Uribe : l'obstacle principal et le ennemi numéro un de l'échange. C'est pourquoi il parie de façon irresponsable, tous les jours, sur un dénouement fatal.

4. Par les mêmes raisons exposées au CICR le 17 janvier, la mission médicale française n'est pas recevable et encore moins quand ce n'est pas un fruit de la concertation, mais de la mauvaise foi d'Uribe devant le gouvernement de l'Elysée, et une moquerie scélérate aux attentes des parents des prisonniers. Nous n'agissons pas sous le chantage ni sous la pression de campagnes médiatiques. Si au début de l'année le Président Uribe avait dégagé Pradera et Florida pour 45 jours, tant Ingrid Betancourt, que les militaires et les guérilleros prisonniers auraient déjà retrouvé leur liberté, et cela serait la victoire de tous.

Secrétariat de l'État-Major Central des Farc-EP.
Depuis les montagnes de la Colombie, le 4 avril 2008.

8 avril 2008

les FARC rejettent la mission humanitaire française

Les FARC ont rejeté mardi la mission humanitaire française dépêchée en Colombie pour tenter d'entrer en contact avec l'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt.
Dans un communiqué daté du 4 avril, soit le lendemain de l'arrivée à Bogota de l'avion français transportant des médecins et diplomates, les FARC jugent que la mission médicale envoyée par la France, l'Espagne et la Suisse n'est "pas recevable encore moins quand elle n'est pas le résultat d'une concertation, mais de la mauvaise foi du (président colombien Alvaro) Uribe envers le gouvernement de l'Elysée".
"Nous ne cédons pas au chantage ni aux campagnes médiatiques", précisent les Forces armées révolutionnaires de Colombie dans ce texte diffusé sur le site Internet de l'Agence bolivarienne de presse (APB).
Le secrétariat des FARC, l'instance dirigeante de la guérilla, appelle à nouveau le gouvernement colombien à créer une zone démilitarisée pour permettre la tenue de pourparlers sur un échange humanitaire, ce que le président Uribe a refusé à plusieurs reprises. "Si au début de l'année le président Uribe avait démilitarisé Pradera et Florida pendant 45 jours, tant Ingrid Betancourt que les militaires et guérilleros prisonniers auraient déjà été libérés, et cela aurait été la victoire de tous", affirme le communiqué.
Les FARC ajoutent que la mort du numéro deux des FARC Raul Reyes, abattu le 1er mars dans un raid de l'armée colombienne en territoire équatorien a "blessé à mort l'espoir d'un échange humanitaire et de paix". "Nous ne sommes en train de demander à personne le statut de réfugié", poursuit le communiqué, dans une allusion aux déclarations de Paris se disant prêt à accueillir les guérilleros sur son territoire.
"Ce que je vois de positif, c'est que la porte des négociations est ouverte", a estimé Astrid Betancourt, la soeur de l'otage franco-colombienne. Interrogée par l'Associated Press, elle a jugé qu'"il est urgent aujourd'hui de rétablir le climat de confiance propice pour les négociations, de sécuriser la vie des otages en demandant la cessation des bombardements sur la zone où se trouvent les campements, et de faire connaître aux FARC le détail des propositions que le gouvernement colombien et la communauté internationale font en échange de la libération d'Ingrid et des autres otages à travers le président (vénézuélien Hugo) Chavez".
"Quoiqu'il arrive, ce qu'ont fait la France, la Suisse et l'Espagne est admirable, et le fait d'y avoir été, c'est quelque chose de très important", a jugé de son côté l'ex-époux d'Ingrid Betancourt, interrogé sur France-Info.
"Maintenant nous savons où nous en sommes", a-t-il noté. "Il faut réussir à convaincre le président Uribe de faire pendant 45 jours une zone de rencontre avec les FARC dans ces deux petites municipalités" de Pradera et Florida. "Il faut que la communauté internationale fasse comprendre au président Uribe que ça ne sera pas une pantalonnade pour lui, mais que, justement, (...) il permettra la libération d'Ingrid et de tous les otages, et le monde entier lui en sera reconnaissant".
Hervé Marro du Comité de soutien à Ingrid Betancourt a dénoncé l'attitude des FARC, qui "font preuve d'un grand mépris de la vie et de la liberté". "On sait qu'Uribe a des responsabilités là-dessus, on n'en doute pas. Mais on ne doute pas non plus de la responsabilité des FARC", a-t-il déclaré à l'Associated Press.
Dans la lignée de la "marche blanche" organisée dimanche à Paris et dans plusieurs ville de France, "nous invitons les citoyens à mener une nouvelle action, en disposant aux balcons et aux fenêtres dans le monde entier un drapeau ou un drap blanc portant l'inscription 'Libérez Ingrid et les otages tout de suite'", a-t-il ajouté. "On n'en peut plus. On a la rage d'en finir et de retrouver Ingrid vivante".
A Paris, la présidence de la République, sollicitée par l'Associated Press, ne souhaitait pas faire de commentaire dans l'immédiat. Le 1er avril, Nicolas Sarkozy avait enregistré un message radio-télévisé à l'attention du chef des FARC Manuel Marulanda, lui demandant de relâcher Ingrid Betancourt "en danger de mort imminente".
Lundi, un ex-otage des FARC libéré il y a peu, Luis Eladio Perez, avait expliqué qu'Ingrid Betancourt était malade, mais pas proche de la mort, selon lui. Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait aussi dit croire le même jour qu'elle se porte "mieux qu'on ne l'avait dit".
Mardi, un tribunal de Medellin a condamné à 40 ans de prison neuf responsables des FARC, dont le chef de la guérilla Manuel Marulanda, jugés par contumace pour meurtres et enlèvements après la mort de dix otages, dont un gouverneur et un ancien ministre, tués lors d'une opération manquée de sauvetage de l'armée colombienne en 2003

la mission française "irrecevable" selon les Farc

"C’est une claque" affirme le comité de soutien à Ingrid Betancourt. La guérilla rejette la mission humanitaire envoyée par la France pour secourir l’otage franco-colombienne : "Nous n’agissons pas sous l’influence du chantage, ni sous l’impulsion de campagnes médiatiques".
C’est une fin de non-recevoir. Près d’une semaine après l’envoi d’un avion médicalisé français vers la Colombie, Paris reçoit une réponse des Farc : le secrétariat de l’état-major central de la guerilla estime que cette mission humanitaire n’est "pas recevable".
Dans un communiqué datant du 4 avril dernier mais qui vient d’être diffusé par l’Agence bolivarienne de presse, les Farc affirment que cette mission "n’est pas le résultat d’une concertation, mais de la mauvaise foi du (président colombien Alvaro) Uribe envers le gouvernement de l’Elysée, et une plaisanterie sans âme envers l’attente des familles de prisonniers".
"Nous n’agissons pas sous l’influence du chantage, ni sous l’impulsion de campagnes médiatiques", ajoute le communiqué.

Cordoba évoque un "travail complexe"

La sénatrice colombienne, impliquée dans la médiation avec les Farc, affirme que "la communication est rompue" avec les guérilleros.


Le rétablissement de la confiance avec les guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc-marxistes) est un "travail complexe", a déclaré mardi la sénatrice de gauche Piedad Cordoba lors d'une déclaration à la télévision privée Caracol.Evoquant l'arrivée récente en Colombie d'une mission humanitaire envoyée par la France, Piedad Cordoba a estimé que "le gouvernement français fait tout le nécessaire pour obtenir la liberté d'Ingrid (Betancourt) mais si l'on ne parle pas avec les Farc, il est impossible qu'il existe une possibilité" d'organiser une telle mission, dit-elle.Une mission humanitaire, associant la France, la Suisse et l'Espagne, est actuellement à Bogota, avec au moins un médecin et deux émissaires. L'objectif fixé était d'entrer en contact avec les Farc et d'accéder à l'otage.Puis Piedad Cordoba qui a réussi au côté du président du Venezuela Hugo Chavez à obtenir depuis janvier la libération de six otages colombiens, a souligné qu'avant l'élimination par l'armée colombienne le 1er mars de Raul Reyes, le numéro deux des rebelles, "les Français venaient parler avec Raul".

"La communication est rompue"
"Eux (les Français), comme nous (les négociateurs) savons que le processus de négociation avançait" et qu'aujourd'hui "nous pourrions" détenir les coordonnées d'Ingrid Betancourt pour aller la chercher, a-t-elle ajouté déplorant la mort de Reyes."Avec cet antécédent, il est très difficile que les Farc se comportent comme s'il ne s'était rien passé", estime la sénatrice qui considère "que personne ne peut aujourd'hui parler avec la guérilla car "la communication est rompue".Si le président colombien Alvaro Uribe le veut, poursuit-elle, "il peut envoyer un message très clair pour rétablir ce dialogue annonçant que rapidement il pourrait y avoir un accord humanitaire (ndlr: la démilitarisation exigée par les Farc)". "Mais une telle initiative unilatérale me parait compliquée", a ajouté pessimiste Piedad Cordoba.Les Farc, en lutte contre les autorités colombiennes, détiennent depuis plus de six ans Ingrid Betancourt, un des 39 otages dit "politiques" que la guérilla entend échanger contre 500 guérilleros emprisonnés. (AFP)

6 avril 2008

Ingrid Bétancourt : 2000 marcheurs à Bordeaux


La marche blanche à Bordeaux (6/04/2008)© France 3
La marche en blanc organisée pour la libération d'Ingrid Bétancourt a réuni près de 2 000 personnes.
Très importante mobilisation à Bordeaux pour la franco-colombienne Ingrid Bétancourt, détenue en otage par les FARC depuis le 23 février 2002, soit plus de 6 ans. Bordeaux était l'une des 16 villes françaises où se déroulait une marche de soutien. Les organisateurs avaient demandé que les participants soient habillés en blanc, signe de paix.
La marche bordelaise est partie de la place des Quinconces pour s'achever place de la Victoire. En Aquitaine, des manifestations de soutien étaient également prévues à Mont-de-Marsan et à Agen.
"Nous espérons une grande mobilisation car l'état de santé extrêmement alarmant d'Ingrid nous fait redouter le pire", a affirmé avant le début de la marche à Paris Hervé Marro, porte-parole du comité organisateur du rassemblement. "Mais à l'heure où certains s'interrogent sur la mission humanitaire, nous tenons à dire qu'elle n'est en rien bloquée: elle n'en est qu'à son début et nous avons la conviction qu'à force de persuasion et d'audace, elle sera couronnée de succès", a-t-il dit.

En Colombie aussi
Des manifestations pour demander la libération de tous les otages ont rassemblé des dizaines de milliers de Colombiens vendredi dans les rues des grandes villes du pays où pour la première fois l'image et le nom d'Ingrid Betancourt étaient omniprésents.Quelque 2 800 personnes sont retenues en otages en Colombie, par les FARC mais également par une autre guérilla marxiste, par des groupes criminels et par des groupes paramilitaires d'extrême droite.