C'est suffisamment rare pour être souligné. Les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) ont choisi de commenter en temps réel la tournée diplomatique de Bernard Kouchner en Amérique du Sud. Un communiqué a été publié mardi par l'Anncol, une agence de presse proche de la guérilla, un de ses canaux de communication habituels. Intitulé "La France persiste", ce court message salue la persévérance du "gouvernement de Sarkozy", mais rappelle que la France n'a "pas d'interlocuteur valide et fiable" avec les Farc. "Une médiation dans ces conditions est très difficile", poursuit le communiqué. Toutefois, "la France dispose de moyens pour obtenir la libération des otages", explique la guérilla marxiste qui énumère les conditions d'une sortie de crise : "Retirer les Farc de la liste des organisations terroristes et les reconnaître comme une force belligérante." Des options déjà catégoriquement rejetées par le ministère des Affaires étrangères français dès le mois de janvier. Toutefois, François Fillon a exprimé à plusieurs reprises la disposition de la France à accueillir des guérilleros Farc , leur conférant le statut de "réfugié politique", comme il l'a rappelé le 30 mars. "La France doit oublier Bogota, il n'y a pas de temps à perdre" Mais surtout, rappelle l'Anncol, "le 1er juillet, la France prendra la présidence de l'Union européenne". L'occasion de "convaincre les 27 autres pays communautaires de la volonté de l'Europe de trouver des solutions pour la paix en Colombie". Et le communiqué de faire la leçon aux autorités françaises : "Paris doit savoir que le gouvernement colombien n'a aucun intérêt à obtenir une sortie de crise concertée avec l'insurrection." Les Farc estiment que l'Église catholique et l'Espagne sont des "torpilles" qui empêchent le "retour rapide" d'Ingrid Betancourt et des autres otages. "La France doit oublier Bogota, il n'y a pas de temps à perdre", poursuit le communiqué, avant de conclure : "Quito et Caracas sont ses meilleures alliées." Bernard Kouchner doit justement se rendre mardi en Équateur et mercredi au Venezuela...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire