LEMONDE.FR avec AFP 28.04.08 11h38
C'est dans un climat de discorde régionale que Bernard Kouchner, le chef de la diplomatie française, entame, lundi 28 avril, une visite en Colombie, en Equateur et au Venezuela. L'objectif affiché de sa mission est de relancer le dialogue entre ces trois pays d'Amérique latine, afin d'obtenir la libération par les FARC d'Ingrid Betancourt, retenue en otage depuis 2002.
En préalable à la visite de M. Kouchner, le chef des guérilleros, Ivan Marquez, a affirmé dans une interview au journal argentin Perfil, publiée dimanche, que les possibilités de continuer à libérer des otages étaient "closes". Il a aussi indiqué qu'il n'y avait "aucun contact" avec le gouvernement français, après l'envoi infructueux début avril d'un avion médicalisé et d'émissaires pour secourir Ingrid Betancourt.
"IL FAUT REMETTRE DANS LE JEU HUGO CHAVEZ"Autre difficulté : le président colombien Alvaro Uribe a annoncé qu'il s'opposerait à toute médiation du président vénézuélien Hugo Chavez. M. Uribe avait mis fin à une mission de son homologue en novembre, l'accusant d'"ingérence" dans les affaires colombiennes. Mais la diplomatie française ne partage pas cet avis : "Il faut remettre dans le jeu Hugo Chavez. Le dossier était bloqué depuis des années. Les seules avancées [preuves de vie des otages et libérations de six otages], c'est à Chavez qu'on les doit. C'est le moment de lui dire à quel point il est nécessaire et on compte sur lui", affirment des sources diplomatiques françaises.
Cependant, M. Chavez a déclaré, dimanche, que son gouvernement avait "perdu le contact avec les FARC" et que la négociation d'un accord pour un échange de prisonniers "est devenue très complexe". "Nous avions mis au point un système de contacts qui a été pulvérisé", a-t-il indiqué.
Les relations entre Quito et Bogota sont encore plus mauvaises que celles entre la Colombie et le Venezuela. Le 3 mars dernier, l'Equateur a rompu ses relations diplomatiques avec Bogota après une attaque de l'armée colombienne en territoire équatorien au cours de laquelle le numéro deux des FARC, Raul Reyes, a été tué.
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