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Merci aux membres du comité Arnaud, Hervé, Camille ,Sophie, Fanny, Christophe, ma grande amie Laurence et Marion (et tous les autres membres d'Agir Pour Ingrid).

Un gros merci à mes collègues d'Arcachon.
Ma très patiente et sensible directrice Sabine, mes adorables collègues Audrey et Sandra et ma petite Soeur Christelle et à l'ensemble du personnel du SIBA ainsi qu'aux élus du Bassin d'Arcachon et de Gironde.

Et aussi merci de vous avoir croisé vos chemins (spirituellement) Fabrice, Mélanie et Lorenzo et mon plus profond respect à vous Ingrid Betancourt. Nous devons continuer, vivre c’est s’engager

Encore un grand merci pour Sabine, Christelle et laurence, sans ma "maman", ma "petite soeur" et ma "jumelle" je n'aurais pas pu faire cela, vous m'avez donner un équilibre et vous m'avez rattraper quand j'ai perdu le cap, sans vous je n'aurais pas pu me relever aussi rapidement, ce comité m'a permis de faire de très belle rencontre de voir de belle personne.

Dans chacune de vous je retrouve de la dignité, du courage et la determination, les valeurs d'une certaine personne...

Merci Sabine, j'attends tes récits...
Merci Christelle, je reçois ta gentillesse...
Merci Laurence, je t'attends...

bonne route à tous, ce fut un beau moment...

Mais nous avons un nouveau combat

19 mars 2008

Pour comprendre le conflit colombien

Patrice Zehr : Le Reporter
le 19 mars 2008

Il n’est pas facile de comprendre la dégradation de la situation en Amérique du sud autour du problème des otages des Farc. On a le sentiment que la libération des otages devrait s’imposer naturellement par obligation humanitaire.
A cela s’ajoute le constat que cette stratégie de l’enlèvement n’a rien changé en 40 ans de lutte. En fait tout est très compliqué. Non seulement les enlevés sont otages des Farc, mais en plus ils le sont de rivalités, proches de la haine, entre les dirigeants de la région qui sont concernés. Entre l’Equateur, le Venezuela et la Colombie il y a des contentieux frontaliers et idéologiques.
Le numéro deux de la guérilla a été tué en territoire équatorien. Quito dénonce une atteinte à son intégrité territoriale, mais Bogota accuse l’Equateur d’accepter d’être un sanctuaire de rebelles. Chavez voit en Uribe, une créature des Américains et Uribe voit en Chavez un dangereux gauchiste complice d’un mouvement marxiste devenu mafieux et responsable selon lui de « génocide ». Tout cela ne facilite certes pas le dialogue et la volonté du président Sarkozy de sauver Ingrid Betancourt qui a la double nationalité colombienne et française. L’hyper médiatisation de son cas par rapport aux autres otages des Farc ne facilite pas non plus une approche globale du problème et il faut bien convenir que le sort d’Ingrid est plus sensible aux « bobos » français qu’a la population colombienne.
Mais il faut savoir pour bien comprendre qui est qui. Qui sont les Farc ?
C’est au début des années 1950, que Pedro Antonio Marin (son vrai nom), alias « Tirofijo » (« Tir précis », son premier surnom), fonde une milice paysanne d’autodéfense comme le pays en compte tant. C’est l’époque de la Violencia (1948-1953), cette guerre civile d’une sauvagerie inouïe durant laquelle la police, inféodée au Parti conservateur, persécute les paysans soupçonnés d’accointances avec le Parti libéral. La Colombie sombre dans l’anarchie. Le bilan est sanglant : 300 000 morts. Certaines milices d’autodéfense se livrent au bandolerismo (le banditisme). Pas celle de Tirofijo. Influencé par le marxisme-léninisme du parti communiste colombien et par la révolution cubaine, le jeune agriculteur crée, avec une cinquantaine d’autres paysans et leurs familles, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
Nous sommes en 1964. Initialement, les Farc se développent lentement et se financent grâce à un « impôt révolutionnaire », la vacuna (vaccin), prélevé sur les éleveurs de bétail. En 1980, la guérilla marxiste compte 3.500 combattants déployés sur neuf fronts. Avec le boom de la cocaïne dû aux narcotrafiquants qui s’implantent dans les territoires contrôlés par la guérilla s’ouvrent de nouvelles perspectives. Les Farc lèvent un nouvel impôt, le gramaje (grammage), calculé sur la production de poudre blanche. Dans les années 1990, la guérilla s’implique directement dans le trafic. Celui-ci constitue aujourd’hui sa première source de financement, avant les enlèvements contre rançon et tous les « impôts révolutionnaires ». Fortes d’un budget quotidien estimé à 1 million de dollars, les Farc mobilisent, sur 60 fronts différents, une armée de 15.000 hommes... dont 90% sont originaires du monde rural. Manuel Marulanda Velez a face à lui un président intraitable. Alvaro Uribe Vélez est né le 4 juillet 1952 à Medellin (Colombie). Son père, Alberto Uribe Sierra, à l’origine simple fermier, aurait fait fortune en travaillant pour un clan du cartel de la drogue de Medellin, avant d’être assassiné en 1983 par la guérilla marxiste des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie. L’homme a semble-t-il juré de venger son père et d’éradiquer les Farc. Le sort d’Ingrid Betancourt est pour lui un point de détail d’une lutte à mort.
Alvaro Uribe suit des études de Droit à l’Université d’Antioquia puis de Sciences politiques et économiques à Harvard (Etats-Unis). Il exerce ensuite la profession d’avocat, épouse Lina Moreno avec laquelle il aura deux fils, et dirige de 1980 à 1982 l’Agence Aéronautique Civile colombienne. Membre du Parti Libéral, Alvaro Uribe est successivement élu Maire de Medellin - à l’époque où l’un de ses amis, le célèbre narcotrafiquant Pablo Escobar Gaviria, régnait sur cette capitale mondiale de la cocaïne - puis Sénateur de 1988 à 1994 et enfin Gouverneur de la région d’Antioquia. Au début des années 2000, il quitte le Parti Libéral pour se présenter en candidat indépendant à l’élection présidentielle de mai 2002. Sa campagne électorale est axée sur la restauration de l’autorité de l’Etat et la promesse de régler le problème de la guerre civile qui, avec 300.000 morts et deux millions de déplacés, ravage la Colombie depuis 1948. La franco-colombienne Ingrid Betancourt est également candidate à cette même élection et elle est enlevée avec sa directrice de campagne Clara Rojas par les FARC en février 2002.
Élu au 1er tour de scrutin avec 53% des suffrages, mais avec seulement 45% de votants, Alvaro Uribe est officiellement investi président de la République de Colombie en août 2002. Il s’associe immédiatement avec les États-Unis dans leur « guerre contre le terrorisme », relance le « Plan Colombie » de lutte contre le « narco terrorisme » (4 milliards de dollars et de puissants moyens militaires et policiers investis par les Etats-Unis pour éradiquer la culture de coca et le trafic de cocaïne), réforme l’administration, « libéralise » l’économie et engage une lutte sans merci contre les FARC qui multiplient les attentats et réclament la démilitarisation d’une vaste zone dans le sud du pays.
Il double le budget de la sécurité et favorise indirectement le développement de véritables escadrons paramilitaires, dont notamment les milices des Autodéfenses Unies de Colombie (AUC, fondées avec son aide dans sa région d’Antioquia en 1997), qui mènent en toute illégalité de terribles exactions - kidnapping, assassinat, torture, extorsion de fonds, etc... - parmi les populations indigènes des régions contrôlées par les rebelles. Côté positif, cette politique du tout sécuritaire parvient à faire libérer quelque 500 otages et fait diminuer significativement le nombre d’enlèvements et d’homicides dans le pays. Côté négatif, elle terrorise et bafoue les droits élémentaires d’une partie des Colombiens, notamment des paysans et des autres citoyens des classes les plus pauvres pris entre les feux croisés du gouvernement et des diverses milices d’extrême-gauche et d’extrême-droite.
En mai 2006, Alvaro Uribe, soutenu par la classe politique néolibérale et néo-conservatrice pro-américaine (grands propriétaires fonciers, banquiers, politiciens et militaires d’extrême-droite) est réélu président de la Colombie avec 62% des voix (56% d’abstention).

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