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Merci aux membres du comité Arnaud, Hervé, Camille ,Sophie, Fanny, Christophe, ma grande amie Laurence et Marion (et tous les autres membres d'Agir Pour Ingrid).

Un gros merci à mes collègues d'Arcachon.
Ma très patiente et sensible directrice Sabine, mes adorables collègues Audrey et Sandra et ma petite Soeur Christelle et à l'ensemble du personnel du SIBA ainsi qu'aux élus du Bassin d'Arcachon et de Gironde.

Et aussi merci de vous avoir croisé vos chemins (spirituellement) Fabrice, Mélanie et Lorenzo et mon plus profond respect à vous Ingrid Betancourt. Nous devons continuer, vivre c’est s’engager

Encore un grand merci pour Sabine, Christelle et laurence, sans ma "maman", ma "petite soeur" et ma "jumelle" je n'aurais pas pu faire cela, vous m'avez donner un équilibre et vous m'avez rattraper quand j'ai perdu le cap, sans vous je n'aurais pas pu me relever aussi rapidement, ce comité m'a permis de faire de très belle rencontre de voir de belle personne.

Dans chacune de vous je retrouve de la dignité, du courage et la determination, les valeurs d'une certaine personne...

Merci Sabine, j'attends tes récits...
Merci Christelle, je reçois ta gentillesse...
Merci Laurence, je t'attends...

bonne route à tous, ce fut un beau moment...

Mais nous avons un nouveau combat

17 février 2008

A Bogota, les familles des militaires otages des FARC luttent contre l'oubli

Tous les matins, à 5 heures, Magdalena Rivas décroche son téléphone. Une fois, deux fois, vingt fois si la ligne est occupée, elle compose le numéro de la radio. Puis elle attend son tour. "C'est souvent la maman d'Ingrid Betancourt qui parle. Elle aussi appelle tous les jours", explique Magdalena. Une fois à l'antenne, elle dit quelques mots à son fils adoré, Elkin Fernandez, otage dans la jungle depuis neuf ans et quatre mois.
Il avait 22 ans, un uniforme de sous-lieutenant et un sourire éclatant. Il a été capturé à un barrage de la guérilla, sur la route de Paujil, dans le sud de la Colombie. Depuis, sa famille a reçu en tout et pour tout trois "preuves de vie". Sur la dernière vidéo, arrivée en juillet 2007, "Elkin est à bout de forces", soupire sa soeur, Margarita. Elle sort de son sac la première carte, tendre et enjouée, que le militaire a écrite en captivité, quand "il avait encore la pêche".
Le matin, Margarita est institutrice. L'après-midi, elle rejoint, dans le centre de Bogota, le petit bureau de l'Association des familles de policiers et de militaires séquestrés par la guérilla (Asfamipaz), dont elle est la vice-présidente. Sur le mur, les photos des hommes en uniforme. Des pancartes exigent "un échange humanitaire, tout de suite".
Trente-quatre soldats et policiers font partie du groupe d'otages que les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, extrême gauche) prétendent négocier contre les guérilleros sous les verrous. Asfamipaz supplie le gouvernement d'accepter un tel échange. En 2001, la guérilla avait libéré quelque 300 militaires contre 14 guérilleros. Les gradés sont restés captifs. Certains d'entre eux sont prisonniers depuis dix ans. Le capitaine Julian Guevara est mort en janvier 2006, après huit ans de captivité, sans que sa famille ait jamais pu récupérer son corps. "Les militaires ont été capturés alors qu'ils risquaient leur vie pour défendre la Constitution. Pourtant, ils sont traités par le gouvernement et l'opinion comme des otages de deuxième classe", souligne Marleny Orjuela, présidente d'Asfamipaz, dont le neveu a été otage de la guérilla. "Cela fait mal de voir qu'à l'étranger il n'y en a que pour Ingrid Betancourt", soupire-t-elle, avant d'ajouter : "Mais si Ingrid n'existait pas, les autres otages seraient depuis longtemps oubliés."
Les militaires sont pour la plupart des fils de pauvres. La loi oblige l'armée à payer 75 % de leur salaire à leur famille (le reste sera versé le jour de leur libération). C'est peu pour élever des enfants. Asfamipaz vit de la générosité des ambassades européennes à Bogota, "de la Suède surtout, de la France un peu", précise Margarita.
A deux rues de là, sur la place Bolivar, où siège le Congrès, les familles d'Asfamipaz se retrouvent tous les mardis, à l'heure du déjeuner. Sous l'oeil indifférent des passants, une douzaine de mères et quelques pères brandissent leurs banderoles jaunies pour exiger l'ouverture de négociations avec la guérilla. Luis Eladio Pinchao, dont le fils s'est échappé, en mai 2007, après plus de huit ans de captivité, est là. "Quand nous avons créé Asfamipaz, nous avons juré de rester solidaires jusqu'à ce que le dernier militaire soit libéré", explique-t-il. La plupart des familles vivent en province. Certaines, à Bogota, n'ont pas de quoi se payer le bus pour venir. "Et les familles des politiques, on ne les voit que quand les journalistes sont là, pour la photo. Alors, forcément, nous ne sommes pas nombreux", regrette Margarita.
"Ce n'est pas la douleur physique qui m'arrête, ni les chaînes à mon cou qui me tourmentent, mais l'agonie mentale, la méchanceté du mauvais et l'indifférence du bon", écrivait le colonel Luis Mendieta dans sa dernière lettre. Fin 2007, les images des otages décharnés, souvent enchaînés, le récit de leur martyre ont bouleversé l'opinion publique. Ces "preuves de vie" ont été le détonateur des manifestations contre les FARC, le 4 février.
"Nous avons peur que les manifestations n'aient servi qu'à conforter l'intransigeance du gouvernement", soupire Marleny Orjuela. Le bruit court que le président vénézuélien Hugo Chavez aurait obtenu des FARC la promesse de libérer tous les civils. La guérilla a annoncé, le 2 février, la prochaine libération de trois d'entre eux. "Une fois les civils libérés, le président colombien Alvaro Uribe n'aura plus d'excuses pour refuser de négocier un échange de prisonniers de guerre, comme le prévoit le droit international humanitaire", affirme un diplomate.
Asfamipaz craint que soldats et policiers ne fassent les frais de cette stratégie. "Seront-ils les derniers à être libérés ?", s'interroge, angoissée, Mme Orjuela. "Chavez est un militaire qui devrait se soucier des militaires", plaide Margarita. Les deux femmes continuent de faire confiance au président vénézuélien, récusé par Bogota. Mais elles s'apprêtent à faire renouveler les statuts d'Asfamipaz, créée pour dix ans. Comment auraient-elles pu imaginer que le calvaire de leurs proches allait durer si longtemps ?

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