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Le dénouement est-il proche dans la crise des otages colombiens ? Après plusieurs semaines d'un inhabituel silence, aussi bien de la part des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) que des autorités colombiennes, le président Alvaro Uribe a annoncé, jeudi, que des guérilleros avaient contacté le département administratif de sécurité (DAS, services de renseignements colombiens). Ils auraient proposé des libérations en échange de la promesse du gouvernement colombien de ne pas être extradés après leur arrestation. Le chef de l'État a indiqué qu'il avait accepté cette requête. Une mesure qui s'ajoute donc au fonds de 100 millions de dollars constitué pour payer des récompenses aux guérilleros qui se démobiliseraient et qui remettraient des détenus. Mais la disposition vient surtout compléter le décret, pris fin mars par Alvaro Uribe et garantissant une suspension de peine aux Farc qui relâcheraient des prisonniers . "L'encerclement humanitaire est en cours" (Uribe) Jeudi, Alvaro Uribe a par ailleurs souligné qu'un premier appel avait été reçu une semaine plus tôt par le haut commissaire pour la paix Luis Carlo Restrepo. Selon le chef de l'État, l'interlocuteur, un rebelle des Farc, voulait s'assurer que ceux qui libéreraient des otages pourraient s'exiler à l'étranger après la remise des prisonniers. Là aussi, "notre réponse fut positive", a assuré le président colombien. "Simultanément, ils pourront monter dans un avion et partir pour l'étranger." Ce pays pourrait être la France. En effet, depuis décembre 2007, l'Hexagone s'est dit prêt à accueillir des guérilleros des Farc . Difficile d'avérer les conversations téléphoniques avancées par Uribe. Aucun communiqué des Farc n'est venu les corroborer pour l'instant. Peut-être s'agit-il d'une stratégie des autorités colombiennes pour pousser les guérilleros à agir de la sorte ? Reste que ces déclarations interviennent au moment où un ancien otage, Luis Eladio Perez, libéré en février dernier, assure que des nouvelles libérations "sont en cours", et qu'Ingrid Betancourt ferait partie des détenus en passe d'être relâchés. Le président colombien a par ailleurs réitéré que l'armée était actuellement en train de procéder à un " encerclement humanitaire" pour "protéger la vie des otages". Une stratégie à double tranchant : les Farc ont toujours fait savoir qu'ils exécuteraient leurs prisonniers en cas de tentative de récupération par l'armée. Alvaro Uribe ne néglige aucune piste et semble plus déterminé que jamais à mener une "guerre totale" contre les Farc. C'est sur ce programme sans concession qu'il avait été élu en 2002.
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