PARIS (AFP) — La France a appelé lundi la Colombie à ne rien faire qui puisse mettre "en danger" la vie des otages, dont la Franco-colombienne Ingrid Betancourt, après la décision du président Alvaro Uribe d'encercler les zones où la guérilla des Farc les détient.
"La position de la France est constante et bien connue : rien ne doit être fait qui mettrait en danger la vie des otages", a déclaré à la presse le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Frédéric Desagneaux.
Le porte-parole s'est toutefois refusé à dire si pour la France la décision de M. Uribe d'ordonner la localisation et l'encerclement de ces zones mettait en danger la vie des otages, comme le craignent les familles des captifs.
Dimanche, Yolanda Pulecio, la mère d'Ingrid Betancourt, a accusé Alvaro Uribe de mettre en danger la vie des otages. Elle a dit craindre un épisode similaire à la mort en juin dernier de 11 anciens députés otages des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
Selon la guérilla, ils ont été tués dans une attaque déclenchée par un groupe militaire non identifié alors que le gouvernement affirme qu'ils ont été exécutés par les rebelles.
Paris rappelle régulièrement que l'usage de la force pour libérer les otages doit être absolument proscrit.
Les Farc ont proposé un échange dit "humanitaire" entre 43 otages, qu'elles considèrent comme "politiques", dont Ingrid Betancourt, et 500 guérilleros emprisonnés. Comme préalable, la plus importante guérilla colombienne exige la démilitarisation de 800 km2 autour des villes de Florida et Pradera, dans le sud.
M. Uribe a répété samedi son refus d'une telle condition dont il estime qu'elle mettrait en péril les habitants de ces localités et reviendrait à céder ce territoire aux Farc. Il a en revanche réitéré son appui à une offre de médiation de l'église catholique dans une zone neutre et rurale de 150 km2, en présence d'observateurs internationaux.
Ingrid Betancourt est aux mains des Farc depuis le 23 février 2002.
29 janvier 2008
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