Détenu pendant huit ans, de novembre 1998 à avril 2006, par les FARC colombiennes, le sous-lieutenant John Pinchao est l’un des deux otages à avoir réussi à s’évader de la jungle. Ce livre poignant et intense est le premier témoignage sur les conditions de détention des otages des FARC. Il raconte de façon très détaillée la vie de ces femmes et de ces hommes, luttant pour leur survie et leur dignité, forcés à marcher des heures dans une jungle inhospitalière, vivant parqués dans des abris de fortune, enchaînés pendant la nuit et même parfois le jour, forcés à dormir à même le sol sur des bâches en plastiques, rongés par les insectes, n’ayant pas accès à une alimentation décente et encore moins aux médicaments. Policier de profession, homme d’origine modeste, John Pinchao a croisé pendant sa détention des centaines d’otages, dont Ingrid Betancourt avec qui il a passé trois ans et dont il était un des plus proches confidents. Plusieurs chapitres du livre lui sont consacrés. Ils racontent notamment sa tentative d’évasion, les punitions qui lui ont été infligées après son échec, ses relations avec les autres prisonniers ainsi qu’avec ses geôliers. Ce livre raconte également la vie de ces femmes et de ces hommes, souvent jeunes et pauvres, qui se sont enrôlés dans les FARC pour échapper à la misère et qui finalement ne vivent pas mieux que leurs otages, étant en plus astreints à des règles très stricts. Témoignage unique, palpitant et angoissant à la fois, Évadé de l’enfer raconte huit ans d’errance dans la jungle, jusqu’à ce jour où l’auteur réussit à s’enfuir, après avoir minutieusement préparé son évasion. Livré à lui-même, poursuivi par ses geôliers, il parviendra à gagner la liberté après dix sept jours extrêmes de survie dans l’enfer vert. John Pinchao a dédié son livre à Ingrid Betancourt pour qui il voue une grande admiration, un livre de combat qui milite pour sa libération comme celle de tous les otages emprisonnés.
10 mai 2008
Le petit Emmanuel et sa mère,
9 mai 2008
Ingrid Betancourt la Don Quichotte de Colombie
Radio Canada novembre 2001
Alors candidate à l'élection présidentielle de son pays,Ingrid Betancourt a été enlevée en février par les Forces armées révolutionnaires de Colombie. Elle lutte depuis des années contre la corruption et la mainmise des barons de la drogue colombiens. Le reportage que nous avons diffusé en novembre dernier trace le portrait de cette femme de courage.
Ingrid Betancourt a de l'ambition. Elle veut devenir présidente de la Colombie. Ses objectifs sont à la mesure de ses convictions. Son cheval de bataille: la corruption et le trafic de la cocaïne qui dévastent le pays. Entre les miliciens d'extrême droite et les guérilleros de gauche, la Colombie est en proie à une guerre civile meurtrière où les joueurs se battent pour les revenus du narcotrafic. Ingrid Betancourt se dresse pour mettre fin à la terreur qu'instaurent les narcotrafiquants. Si une partie de ceux contre qui elle se bat ont des mitraillettes, ses armes à elle sont ses convictions. Elle veut mettre un terme au cycle de la violence qui déchire son pays. Au péril de sa vie.
Depuis 50 ans se joue un conflit meurtrier avec, en toile de fond, la corruption et le narcotrafic. Bilan du conflit: 200 000 morts, plus de deux millions de personnes déplacées et des milliers d'enlèvements par an depuis 1964.
Le gouvernement contrôle à peine la moitié du territoire. Le reste du pays est aux mains de milices de droite ou de mouvements de guérilla qui se font la guerre pour le partage des revenus du narcotrafic: des milliards de dollars en retombées. Et des pertes en vies humaines qui se chiffrent chaque année par milliers. Malgré l'état de guerre quasi permanent, et malgré les détracteurs du processus de paix, le président Andres Pastrana continue à croire à la négociation avec la guerilla.
Avec l'aide des États-Unis, le gouvernement colombien a instauré, au coût de plus de 7 milliards de dollars américains, le Plan Colombia, pour inciter les paysans à abandonner la culture de la coca. Il leur offre une aide spéciale pour qu'ils se tournent vers des cultures de substitution comme celle de la banane ou d'autres denrées rentables. Même s'il a multiplié ses efforts, le gouvernement n'est pas parvenu ses fins. Dans un pays pauvre, les revenus du coca sont difficiles à remplacer: la plante peut produire jusqu'à quatre récoltes de feuilles de coca pas an, revendues jusqu'à 1000 $ canadiens chacune. Puis, l'aide se fait attendre.
Le ton était donné pour sa campagne: Ingrid Betancourt venait de démissionner du sénat pour se lancer dans la course à la présidence. Pour l'instant, elle ne figure même pas dans les intentions de vote. Mais, chaque fois qu'elle s'est par le passé présentée à une élection, c'était comme cela et, pourtant, elle est sortie gagnante.
7 mai 2008
Ingrid Betancourt, libérée "très vite" ?
L'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, aux mains de la guérilla des Farc depuis plus de six ans, pourrait être rapidement libérée "car les Farc sont désormais pressées" d'obtenir une reconnaissance politique, estime l'ex-otage et ancien sénateur colombien Luis Eladio Perez."Ingrid va sortir très vite car les Farc sont désormais pressées. Elles ne veulent plus faire partie des groupes terroristes de la communauté européenne", affirme Luis Eladio Perez, dans un entretien au magazine français VSD.Le président français Nicolas Sarkozy qui a fait de la libération d'Ingrid Betancourt une cause nationale "va présider l'Union européenne et il n'y a pas de meilleure occasion pour les Farc qui savent qu'il sera celui qui sollicitera la suspension des sanctions menées contre elles", assure M. Perez.
Source : AFP