Créées en 1964 sur les vestiges d'une milice paysanne, elles sont en lutte contre les forces gouvernementales.La guérilla compte environ 15.000 combattants, dont 40% de femmes, actifs sur quelque 70 fronts, dans les campagnes colombiennes. Leur chef et fondateur Manuel Marulanda, 77 ans, est connu comme le «plus vieux guérillero du monde»: cela fait près de 50 ans qu'il vit dans des villages retirés, caché des autorités colombiennes qui le considèrent comme l'ennemi public numéro un. Les Farc inscrivent leur combat dans la lignée des nombreuses forces révolutionnaires qui ont marqué l'Amérique latine. A la tête de la guérilla, les décisions appartiennent au «secrétariat», sorte de bureau politique tenu d'un
23 février 2008
le vrai visage des farc
22 février 2008
Mobilisation à Paris
Le 23 février 2008, cela fera 6 ans qu’Ingrid Betancourt est otage des FARC. En ce triste anniversaire, plusieurs actions de soutien seront menées à Paris lors de la semaine prochaine.
Du 18 au 23 février, entre 13H00 et 18H30 : Installation d’une tente sur le Parvis de l’Hôtel de Ville, lieu d’information, de soutien et d’action. Chaque jour de la semaine, des membres du Comité vous y accueilleront pour vous accrochiez vos messages aux otages, signiez la pétition ou agissiez à votre envie.
Samedi 23 février, jour anniversaire des 6 ans, à 14H45 : Mise en place d’une grande chaîne humaine, précédée de plusieurs prises de parole. Cette chaîne humaine se déploiera du portrait d’Ingrid Betancourt au niveau de l’Hôtel de Ville jusqu’à l’Église Notre-Dame de Paris. L’action aura pour slogan phare : « L’indifférence pèse plus lourd que les chaînes ». A noter que Consuelo Gonzalez, ex-otage des FARC, prendra part à cette action. Rejoignez l’Event Facebook de la chaîne humaine à Paris et invitez-y vos amis
6 ans de prise d’otage : Prenez également part aux actions organisées à Nice, Montpellier, Dijon, dans le Bassin d’Arcachon ou en Champagne-Ardennes
A Nice : Mobilisation avant le 23 février et le jour-même
A Nice, de nouveaux événements auront lieu à l’occasion des 6 ans de détention d’Ingrid Betancourt :
Une bâche de plus de 100m2 sera prochainement mise en place sur la voie la plus passante de la capitale azuréenne, avec la photo de la preuve de vie.
Le 23 février de 15H à 17H : Un grand rassemblement aura lieu sur les marches du Palais de Justice. Une banderole de plus de 6m de long avec les visuels d’Ingrid avant et après son enlèvement, sera dévoilée. Le Comité de soutien niçois vous invite aussi à venir signer la pétition et à vous informer sur la situation des otages en Colombie.
2 grandes bâches ont été commandées, avec la photo d’Ingrid, et seront mis en place prochainement sur la façade de l’Hôtel de Ville.
Une motion de soutien à la cause des otages en Colombie a été votée lors du dernier conseil municipal afin de montrer le plein soutien de la mairie de Nice.
Contact : Véronique Anfosso
- 06.64.10.90.42. -
Veroniqueanfosso aol.com
Montpellier : Un concert de soutien le 23 février
Le samedi 23 février à 21h à Montpellier salle Guillaume-de-Nogaret, espace Pitot, des artistes Montpellierains se mobilisent pour les 6 ans de détention d’Ingrid Betancourt et pour les otages en Colombie.
Bangril, Patric, Elfes, Michel Avalon, Joël Collot (qui effecturont une lecture de passages de la lettre d’Ingrid), Vincent Hoefman et Hacena ont décidé de répondre présent à l’appel du Comité de Soutien Betancourt34.
Plus que jamais nous comptons sur la mobilisation des Montpellierains pour que cette soirée resonne jusque dans la jungle Colombienne et redonne l’espoir à Ingrid et à tous les otages.
Contact : Sophie Sudres
Téléphone : 06.81.80.89.17.
Email : sudressophie aol.com
Site : http://www.betancourt34.c.la/
Dijon : Un concert, le 23 février
Un concert de soutien à Ingrid Betancourt aura lieu à Dijon le 23 février à 18h30.
Avec la participation de Thierry Caens, Daniel Fernandez, Yves Jamait
Salle Rameau Conservatoire de Dijon 24 bd Clémenceau
La preuve de vie d’Ingrid Betancourt est sans équivoque : Il est urgent de parvenir à sa libération comme à celle des otages de Colombie. Il n’y a plus un instant à perdre et c’est pourquoi nous vous demandons de vous mobiliser pour que cette situation cesse dans les plus brefs délais.
Ce concert est organisé par l’association Libertés-Culture, Association dijonnaise qui organise des événements culturels dédiés à la thématique de la défense des droits humains.
Pour plus d’informations : libertes-culture.over-blog.com
Contact : Sara Horchani
Tel : 06.07.18.92.88.
Email : sarahorchani@yahoo.fr
La Teste de Buch (33 260) et les communes du bassin d’Arcachon
Samedi 23 février 2008, à 17h00, Plage de la Corniche au Pyla, la Ville de La Teste de Buch vous propose de participer au rassemblement organisé en soutien à Ingrid Betancourt par le Comité « Agir pour Ingrid ».
La Ville de La Teste de Buch et le Comité de soutien « Agir pour Ingrid » organisent un rassemblement pour la sixième année de détention d’Ingrid Betancourt. A cette occasion des roses blanches seront jetées symboliquement sur le bassin « le courant les emmenant vers la Colombie ». La pétition « Agir pour Ingrid » est à disposition en mairie, et espaces municipaux recevant du public.
De plus, l’ensemble des communes du bassin devrait être representé lors de ce rassemblement avec des personalités du bassin. Les Communes participant sont : Arès, Andernos, Arcachon, Biganos, Gujan-Mestras, La Teste de Buch, Audenge, Lanton, le Teich et Lège Cap Ferret.
Contact : Franck Coeffard
E-mail : franckcoeffard@voila.fr
Sainte-Savine (Aube, Champagne-Ardennes) : Un rassemblement, le 23 février.
La Ville de Sainte-Savine invite la population auboise à se rassembler le samedi 23 février de 14H00 à 15H00 sur le Parvis de la Maison pour Tous afin de signer la pétition demandant la libération d’Ingrid Betancourt et de former une chaîne humaine.
Ce rassemblement pour la libération des otages en Colombie sera l’unique organisé dans le département de l’Aube et dans la région Champagne-Ardenne. Nous invitons donc tou-te-s les citoyen-ne-s des communes avoisinantes à y prendre part massivement.
Contact : Gabriel Attal : 06.62.17.99.36.
La libération de quatre otages politiques des FARC interviendrait "d’ici à mardi"
Kouchner affirme que la France est résolue à obtenir la libération de tous les otages en Colombie
M. Kouchner et le président colombien Alvaro Uribe se sont entretenus pendant une heure à Bogota sur la situation des centaines de personnes enlevées en Colombie, et le ministre français n'a écarté aucune médiation pour oeuvrer à leur libération. La veille, le chef de la diplomatie française avait évoqué le même sujet à Caracas avec le président vénézuélien Hugo Chavez.
Jeudi matin, M. Kouchner a rencontré dans la résidence de l'ambassadeur de France le mari d'Ingrid Betancourt et sa mère, Yolanda Pulecio. "Si Ingrid sort, ce qui j'espère arrivera bientôt, la France continuera à travailler pour tous (les otages) et je veux que les guérilleros le sachent", a-t-il affirmé.
Cette visite du chef de la diplomatie française intervient à quelques jours du sixième anniversaire de l'enlèvement d'Ingrid Betancourt, aujourd'hui âgée de 46 ans, qui est détenue depuis le 23 février 2002 par les FARC. AP
Le camp des Farc où sont retenus des otages a été localisé par l'armée
BOGOTA, 21 fév 2008 (AFP) - L’armée colombienne a localisé un camp de la guérilla des Farc dans le sud du pays, où sont retenus des otages pouvant être libérés prochainement, a affirmé jeudi le ministre colombien de la Défense, Juan Manuel Santos.
Le ministre a demandé aux dirigeants des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) d’activer la libération de l’un des otages qui serait dans un mauvais état de santé. Trois anciens parlementaires colombiens, Gloria Polanco, Orlando Beltran et Luis Eladio Perez, seraient ainsi séquestrés dans ce camp des Farc, dans le sud du pays, selon le ministre. Le 2 février dernier, les Farc avaient proposé la libération de ces trois otages en les remettant au président du Venezuela Hugo Chavez. Mercredi dernier, lors de la visite au Venezuela du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, le président Chavez a annoncé qu’un quatrième otage des Farc serait aussi libéré. Présent à Bogota jeudi, M. Kouchner a déclaré que ce quatrième otage pourrait être l’ancien sénateur colombien Jorge Eduardo Gechem, enlevé le 20 février 2002. Compte tenu de son état de santé, M. Gechem pourrait ne pas être capable de parcourir les 15 km le séparant du lieu où sont regroupés les trois autres otages libérables, selon le ministre colombien de la Défense.
Ingrid Betancourt, la politique dans le sang
Ingrid Betancourt est née le 25 décembre 1961 à Bogotá, la capitale de la Colombie. Son père, Gabriel Betancourt, a été ministre de l'Education et sa mère Yolanda Pulecio est une ancienne reine de beauté, devenue sénatrice. Il est donc tout naturel qu'en grandissant, la jeune fille se passionne pour la politique. A 19 ans, elle s'envole vers la France pour étudier à Science Po Paris. Elle y rencontre le futur Premier ministre Dominique de Villepin, alors enseignant avec qui elle se lie d'amitié. En France, elle fait également la connaissance de son premier mari, Fabrice Delloye, un diplomate. Par son mariage, elle devient Française. Son retour en Colombie se fait quelques années plus tard, à son divorce en 1990.Contre la corruption.
21 février 2008
Ingrid Betancourt au bord de l'effondrement
Kouchner en Colombie
«Le président Chavez nous a dit qu'il y aurait un quatrième otage qui serait liberé et non pas seulement trois et nous sommes très heureux de ça», a déclaré le ministre français à l'issue d'une rencontre avec Hugo Chavez. Il s'agit d'un parlementaire, dont l'identité sera révélée par Hugo Chavez. Cet otage s'ajouterait à la liste des trois anciens parlementaires colombiens, Gloria Polanco, Luis Eladio Perez et Orlando Beltran, que les Forces armées révolutionnaires de Colombie se sont engagées au début du mois à libérer.
La France n'entend pas lâcher le fil ténu qui pourrait mener à Ingrid Betancourt. C'est dans cet espoir que Bernard Kouchner s'est envolé hier pour le Venezuela et la Colombie. Il s'est entretenu hier à Caracas avec Hugo Chavez et sera aujourd'hui à Bogota où il rencontrera Alvaro Uribe, double étape indispensable pour relancer une dynamique apparemment enlisée. Avec ses interlocuteurs, le chef de la diplomatie devait évoquer les «propositions» mises en avant par Paris, notamment la piste des médiations suisse et espagnole. Mais dans l'attente d'éventuelles initiatives, le scepticisme prévaut. Le découragement, même, comme celui que vient d'exprimer Yolanda Pulecio, la mère d'Ingrid Betancourt, dans une lettre à sa fille : «Je ne vois aucune volonté politique de trouver un accord humanitaire» , écrit-elle, en incriminant tant le gouvernement colombien que les rebelles des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) qui retiennent la Franco-Colombienne depuis 6 ans. La médiation de l'Espagne et de l'Église colombienne, elle, a été rejetée sans ménagement par les Farc qui se sont récemment déclarées en «guerre totale» contre l'armée. «Madrid et l'Église de Colombie, en prenant parti pour le gouvernement d'Uribe, se sont exclus eux-mêmes comme possibles médiateurs», déclaraient les rebelles la semaine dernière dans un communiqué.
Uribe vers un troisième mandat
À rebours de ce pessimisme, on veut faire valoir à Paris que le moment est opportun pour cette visite ministérielle dans un contexte où «chacun aurait intérêt à ce que les choses bougent», estime une source diplomatique. Politiquement affaiblies, les Farc connaissent une situation militaire difficile, ajoute-t-on. L'affaire du petit Emmanuel, jeune fils de l'otage Clara Rojas libérée en janvier, «retrouvé » dans un orphelinat a été préjudiciable aux rebelles. L'opinion colombienne, activement «chauffée» par Uribe, est prompte à exprimer son ras-le-bol de la guérilla. Le président colombien quant à lui, même s'il se sent en position de force, continue de voir sa situation empoisonnée par l'affaire des otages, notamment dans le cas où il aurait en tête de réformer la Constitution pour briguer un troisième mandat en 2010.
20 février 2008
“La situation est bloquée”
Alexandra Pineda vit en France depuis vingt-cinq ans. Journaliste à la rédaction en espagnol de RFI, elle rentre tout juste d’une mission de deux semaines en Colombie. Le 4 février dernier, les Colombiens sont descendus en masse dans les rues de Bogota pour dénoncer les Farc.
En France, Ingrid Betancourt symbolise le calvaire des otages colombiens. Est-elle aussi présente en Colombie ?
Kouchner au Venezuela et en Colombie pour Ingrid Betancourt
Le ministre évoquera "l'urgence d'une solution humanitaire permettant de conduire à la libération des otages détenus en Colombie" par les forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), souligne le quai d'Orsay dans un communiqué.
Bernard Kouchner s'entretiendra mercredi à Caracas avec le président vénézuélien Hugo Chavez et jeudi à Bogota avec Alvaro Uribe, le chef de l'Etat colombien.
Paris insiste sur le fait que l'urgence humanitaire qui s'attache à la recherche d'une libération rapide des otages en Colombie et l'importance de l'Amérique latine dans l'action extérieure de la France sont "les deux volets majeurs" du déplacement de Bernard Kouchner.
Le 23 février marquera les six ans de détention de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.
A cette occasion, ses proches organisent une semaine de mobilisation exceptionnelle, notamment en France.
Les récentes preuves de vie d'Ingrid Betancourt, la libération de Clara Rojas et de Consuelo Gonzalez le 10 janvier ont montré, selon eux, l'urgence de la libération des otages.
Les Farc ont proposé d'échanger la Franco-Colombienne et 42 autres otages contre 500 guérilleros emprisonnés et exigent dans ce but la démilitarisation de deux municipalités du sud du pays. Le président Alvaro Uribe s'est dit disposé à négocier cet échange mais refuse cette démilitarisation.
Au début du mois, les rebelles ont proposé de remettre trois otages en mauvaise santé au président vénézuélien Hugo Chavez et à une sénatrice colombienne.
Cette annonce a relancé l'espoir d'un accord sur la libération d'autres captifs, dont Ingrid Betancourt et trois Américains.
18 février 2008
LA TESTE DE BUCH
La Ville de La Teste de Buch et le Comité de soutien « Agir pour Ingrid » organisent un rassemblement pour la sixième année de détention d’Ingrid Betancourt. A cette occasion des roses blanches seront jetées symboliquement sur le bassin « le courant les emmenant vers la Colombie ». La pétition « Agir pour Ingrid » est à disposition en mairie, et espaces municipaux recevant du public.
De plus, l’ensemble des communes du bassin devrait être representé lors de ce rassemblement avec des personalités du bassin. Les Communes participant sont : Arès, Andernos, Arcachon, Biganos, Gujan-Mestras, La Teste de Buch, Audenge, Lanton, le Teich et Lège Cap Ferret.
Contact : Franck Coeffard
17 février 2008
Chavez s'est entretenu avec Sarkozy des otages en Colombie
"J'ai surtout discuté aujourd'hui (vendredi) avec le président français Nicolas Sarkozy de l'échange" entre 43 otages détenus par les Farc et 500 guérilleros emprisonnés en Colombie, a déclaré le président Chavez lors d'une émission sur la chaîne publique VTV.
"C'est avec un grand plaisir que nous allons recevoir le 20 février le ministre français" Bernard Kouchner pour parler de ce dossier", a-t-il poursuivi, expliquant que cette visite servira à "évaluer et envoyer plus de détails (à M. Sarkozy)" sur la libération unilatérale de trois ex-parlementaires capturés en 2001 annoncée début février par la guérilla marxiste.
Si cette libération se concrétise, elle sera la deuxième depuis la décision de président Alvaro Uribe de mettre un terme à la médiation de M. Chavez et de la sénatrice colombienne Piedad Cordoba pour un échange d'otages.
Le 10 janvier, M. Chavez avait reçu à Caracas Consuelo Gonzalez et Clara Rojas, libérées unilatéralement par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), qui avaient expliqué qu'il s'agissait d'un geste vis-à-vis du président du Venezuela. Vendredi, M. Chavez a souligné par ailleurs que M. Sarkozy a réaffirmé lors de leur conversation la confiance portée aux actions du gouvernement vénézuélien pour parvenir à un échange d'otages, parmi lesquels l'ex-candidate à la présidentielle, la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, ainsi que trois Américains.
Colombie - Mais qui sont les Farc ?
Une lettre digne et émouvante : douze pages qu’Ingrid Bettancourt a écrite à sa famille. Des mots qui renvoient à sa solitude, à la fatigue, aux privations, à l’espoir : « Je vais mal physiquement, Je ne me suis pas réalimentée, j’ai l’appétit bloqué, les cheveux me tombent en grande quantité. Je n’ai envie de rien car, ici, dans cette jungle, l’unique réponse à tout est “Non”… La vie ici n’est pas la vie, c’est un gaspillage lugubre du temps… »Voilà plus de cinq ans qu’Ingrid Bettancourt est l’otage des Farc. Mais qui sont ces Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (en français : Forces armées révolutionnaires de Colombie) qui, le 23 février 2002, ont enlevé la Franco-Colombienne ?
Impôt sur la drogue
De leurs origines marxistes-léninistes, les Farc ont gardé la rigidité de la hiérarchie, une bureaucratie crispée et l’interdiction d’émettre la moindre critique sur un chef. Pour le reste, cette organisation, classée terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne, a développé une curieuse approche du grand soir au profit des damnés de la terre. Disposant d’environ 15.000 combattants, bien armés et surentraînés, dont plus du tiers de femmes, elle a donné une étonnante orientation aux sources de financement de son budget quotidien, estimé à 1 million de dollar. La « vacuna » (vaccin), impôt révolutionnaire prélevé autrefois sur les éleveurs de bétail, s’est, au fil des années, transformée en « gramaje » (grammage) calculé sur la production de cocaïne par les narcotraficants, actifs dans le pays. Et de s’impliquer même plus avant dans le trafic. Autre origine des fonds : les rançons liées aux enlèvements, comme celui d’Ingrid Bettancourt. Le Département national de planification colombien a calculé qu’entre 1996 et 2002, près de 27.000 assassinats, 2.700 enlèvements et 862 attentats ont été commis en moyenne par an dans le pays. Dans 60 % des cas, l’origine se trouvait chez les Farc.
Manuel Marulanda, à la tête d’une véritable armée
Mercredi soir, Nicolas sarkozy, envoyait ce message télévisé à Manuel Marulanda, le chef des Farc : « Monsieur Marulanda, vous le savez, je ne partage pas vos idées et je condamne vos méthodes, notamment les enlèvements qui plongent tant de familles dans le malheur. Aucune lutte n’a de sens sans la dignité de l’être humain, qui est la seule fin possible à toute action politique… Monsieur Marulanda, il faut sauver une femme en danger de mort. Je forme un rêve : celui de voir Ingrid au milieu des siens pour Noël. Monsieur Manuel Manuel Marulanda, vous pouvez réaliser ce rêve, vous pouvez sauver cette femme, vous pouvez montrer au monde que les Farc comprennent les impératifs humanitaires. Monsieur Marulanda, vous portez une lourde responsabilité. Je vous demande de l’assumer. ».
Mais qui est Manuel Marulanda ? Ce nom est nom de guerre de Pedro Andonio Marin, également appelé « Tirofijo » (tir précis, NDLR) est né le 12 mai 1930. Au début des années cinquante, alors que la Colombie est en proie à une guerre civile sanglante, il créé une milice paysanne d’autodéfense. Une de plus dans un pays qui s’enfonce dans l’anarchie. Si beaucoup de ces groupes armés se laissent aller au grand banditisme, celui de Marulanda, influencé par le marxisme-léninisme et la révolution cubaine, résiste à cette dérive. En 1964, Tirofijo le transforme en Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (Farc). On dit que, dans la clandestinité depuis plus de quarante ans, il vit au milieu de la jungle colombienne, qu’il ne se serait pas rendu en ville depuis plus de trente ans et qu’il n’aurait jamais vu Bogota, la capitale. Il n’a jamais été arrêté. On dit aussi qu’aujourd’hui il serait malade...
Uribe, le président inflexible
Les Farc l’accusent d’être « le valet de George Bush ». Elu à la présidence de la Colombie le 7 août 2002, réélu le 28 mai 2006, Alvaro Uribe leur voue une haine sans merci, depuis qu’en 1983 ils ont assassiné son père. Né le 4 juillet 1952 à Medellin, Alavaro Uribe, cet avocat, père de deux enfants, Thomas et Jeronimo, a fait ses études à l’université d’Antioquia, avant de se spécialiser en administration et gestion sur le campus de l’université américaine de Harvard. Ancien gouverneur de la province d’Antioquia, dont la capitale est Medellin, il est souvent présenté comme un homme autoritaire et conservateur. Il n’empêche que sa « politique de main dure » contre les Farc a donné quelques résultats : en deux ans, les opérations de police ont permis de libérer cinq cents otages, tandis que de 2002 à 2005, le nombre d’homicides a chuté de 28.700 à 18.000. Sur le plan économique, il peut également se targuer de bons résultats, comme une croissance de 5 %. Celle-ci cependant ne suffit pas à endiguer la misère tandis que les paysans, chassés des campagnes par la guerre, s’agglutinent autour des villes. Bien qu’il s’en défende, l’opposition lui reproche des liens avec les milices paramilitaires d’extrême droite.
Brian libéré par une guerillera
Brian Rincon Arias a 4 ans. Les Farc, qui l’avaient enlevé en juin dernier dans une école maternelle de Cucuta, exigeaient, selon le quotidien El Tiempo, une rançon de 250.000 dollars, soit 169.000 euros, pour sa libération. Une guerillera, chargée de le garder, semble avoir eu pitié de ce gosse privé ainsi de sa famille. Et de douter de la justesse d’une lutte qui retient des enfants en otages. Elle a pris le petit Brian dans ses bras et, marchant à travers la jungle, a rejoint, mardi dernier, la base militaire d’Arauquita, au nord de la Colombie. Image émouvante diffusée par la chaîne RCN : avant de retrouver sa famille, Brian se serre dans les bras de la femme qui l’a sauvé. Elle devrait intégrer un programme gouvernemental mis en place pour aider les déserteurs des Farc à se réinsérer. Cette année, 2603 désertions ont été enregistrées, soit une augmentation de 42 % par rapport à 2006.
A Bogota, les familles des militaires otages des FARC luttent contre l'oubli
Tous les matins, à 5 heures, Magdalena Rivas décroche son téléphone. Une fois, deux fois, vingt fois si la ligne est occupée, elle compose le numéro de la radio. Puis elle attend son tour. "C'est souvent la maman d'Ingrid Betancourt qui parle. Elle aussi appelle tous les jours", explique Magdalena. Une fois à l'antenne, elle dit quelques mots à son fils adoré, Elkin Fernandez, otage dans la jungle depuis neuf ans et quatre mois.
Il avait 22 ans, un uniforme de sous-lieutenant et un sourire éclatant. Il a été capturé à un barrage de la guérilla, sur la route de Paujil, dans le sud de la Colombie. Depuis, sa famille a reçu en tout et pour tout trois "preuves de vie". Sur la dernière vidéo, arrivée en juillet 2007, "Elkin est à bout de forces", soupire sa soeur, Margarita. Elle sort de son sac la première carte, tendre et enjouée, que le militaire a écrite en captivité, quand "il avait encore la pêche".
Le matin, Margarita est institutrice. L'après-midi, elle rejoint, dans le centre de Bogota, le petit bureau de l'Association des familles de policiers et de militaires séquestrés par la guérilla (Asfamipaz), dont elle est la vice-présidente. Sur le mur, les photos des hommes en uniforme. Des pancartes exigent "un échange humanitaire, tout de suite".
Trente-quatre soldats et policiers font partie du groupe d'otages que les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, extrême gauche) prétendent négocier contre les guérilleros sous les verrous. Asfamipaz supplie le gouvernement d'accepter un tel échange. En 2001, la guérilla avait libéré quelque 300 militaires contre 14 guérilleros. Les gradés sont restés captifs. Certains d'entre eux sont prisonniers depuis dix ans. Le capitaine Julian Guevara est mort en janvier 2006, après huit ans de captivité, sans que sa famille ait jamais pu récupérer son corps. "Les militaires ont été capturés alors qu'ils risquaient leur vie pour défendre la Constitution. Pourtant, ils sont traités par le gouvernement et l'opinion comme des otages de deuxième classe", souligne Marleny Orjuela, présidente d'Asfamipaz, dont le neveu a été otage de la guérilla. "Cela fait mal de voir qu'à l'étranger il n'y en a que pour Ingrid Betancourt", soupire-t-elle, avant d'ajouter : "Mais si Ingrid n'existait pas, les autres otages seraient depuis longtemps oubliés."
Les militaires sont pour la plupart des fils de pauvres. La loi oblige l'armée à payer 75 % de leur salaire à leur famille (le reste sera versé le jour de leur libération). C'est peu pour élever des enfants. Asfamipaz vit de la générosité des ambassades européennes à Bogota, "de la Suède surtout, de la France un peu", précise Margarita.
A deux rues de là, sur la place Bolivar, où siège le Congrès, les familles d'Asfamipaz se retrouvent tous les mardis, à l'heure du déjeuner. Sous l'oeil indifférent des passants, une douzaine de mères et quelques pères brandissent leurs banderoles jaunies pour exiger l'ouverture de négociations avec la guérilla. Luis Eladio Pinchao, dont le fils s'est échappé, en mai 2007, après plus de huit ans de captivité, est là. "Quand nous avons créé Asfamipaz, nous avons juré de rester solidaires jusqu'à ce que le dernier militaire soit libéré", explique-t-il. La plupart des familles vivent en province. Certaines, à Bogota, n'ont pas de quoi se payer le bus pour venir. "Et les familles des politiques, on ne les voit que quand les journalistes sont là, pour la photo. Alors, forcément, nous ne sommes pas nombreux", regrette Margarita.
"Ce n'est pas la douleur physique qui m'arrête, ni les chaînes à mon cou qui me tourmentent, mais l'agonie mentale, la méchanceté du mauvais et l'indifférence du bon", écrivait le colonel Luis Mendieta dans sa dernière lettre. Fin 2007, les images des otages décharnés, souvent enchaînés, le récit de leur martyre ont bouleversé l'opinion publique. Ces "preuves de vie" ont été le détonateur des manifestations contre les FARC, le 4 février.
"Nous avons peur que les manifestations n'aient servi qu'à conforter l'intransigeance du gouvernement", soupire Marleny Orjuela. Le bruit court que le président vénézuélien Hugo Chavez aurait obtenu des FARC la promesse de libérer tous les civils. La guérilla a annoncé, le 2 février, la prochaine libération de trois d'entre eux. "Une fois les civils libérés, le président colombien Alvaro Uribe n'aura plus d'excuses pour refuser de négocier un échange de prisonniers de guerre, comme le prévoit le droit international humanitaire", affirme un diplomate.
Asfamipaz craint que soldats et policiers ne fassent les frais de cette stratégie. "Seront-ils les derniers à être libérés ?", s'interroge, angoissée, Mme Orjuela. "Chavez est un militaire qui devrait se soucier des militaires", plaide Margarita. Les deux femmes continuent de faire confiance au président vénézuélien, récusé par Bogota. Mais elles s'apprêtent à faire renouveler les statuts d'Asfamipaz, créée pour dix ans. Comment auraient-elles pu imaginer que le calvaire de leurs proches allait durer si longtemps ?
La mère d'Ingrid Betancourt lui écrit qu'il n'y a pas de volonté de négocier
«Je ne vois aucune volonté politique de trouver un accord humanitaire. S'ils avaient voulu le faire, vu le nombre de fois où cela a échoué, ils auraient déjà libéré tous les otages», écrit Yolanda Pulecio dans une lettre publiée samedi par l'hebdomadaire colombien El Espectador.«C'est sans intérêt. Tout ce qu'ils disent n'est que mensonge et je ne veux pas me laisser berner», a ajouté la mère de l'ex-candidate à la présidence colombienne, qui est retenue en otage par les Forces armées révolutionnaires de la Colombie (Farc) depuis le 23 février 2002.Les rebelles ont proposé d'échanger Ingrid Betancourt et 42 autres otages contre 500 des leurs emprisonnés et ils exigent pour cela la démilitarisation de deux municipalités du sud du pays. Le président Alvaro Uribe s'est dit disposé à négocier l'échange mais il refuse la démilitarisation.Mme Pulecio a écrit sa lettre en réponse à celle de sa fille, longue de 15 pages, datée du 24 octobre dernier et rendue publique en novembre, qu'elle lui avait envoyé depuis son lieu de détention dans la jungle colombienne.«Fille de mon âme: ta lettre a atteint mon âme. C'est le plus divin. Dieu merci, je n'ai jamais douté que tu étais en vie», écrit Mme Pulecio, qui s'inquiète de la santé de sa fille, apparue très amaigrie et déprimée dans une vidéo diffusée au même moment que sa lettre.Mme Pulecio écrit aussi à sa fille que le gouvernement français a été «totalement solidaire» et que le président vénézuélien, Hugo Chavez, est «sincèrement motivé» pour obtenir la libération des otages.